Carnets de l'Economie

DieselGate : Renault et Volkswagen mis en examen en France




Paolo Garoscio
09/06/2021

Le DieselGate, le scandale des moteurs truqués qui a secoué le monde automobile en 2014-2015, vient de passer la frontière française : à un jour d’intervalle, le constructeur français Renault et le constructeur allemand Volkswagen (premier concerné par le scandale) ont annoncé leur mise en examen.


Renault et Volkswagen devant la justice française

Pixabay/webandi
Pixabay/webandi
C’est le constructeur au Losange, Renault, qui a été le premier à annoncer sa mise en examen par les autorités française dans le volet français du DieselGate. Une déclaration faite le mardi 8 juin 2021 et qui suit l’enquête ouverte dès 2017 par la répression des fraudes, à la suite de l’explosion du scandale chez Volkswagen qui a rapidement touché d’autres constructeurs.

Mercredi 9 juin 2021, c’est au tour de Volkswagen de confirmer une information d’Europe 1 : la répression des fraudes a mis en examen le constructeur allemand le 6 mai 2021. Les deux entreprises sont mises en examen pour « tromperie », accusées d’avoir falsifié les niveaux des émissions de Diesel de leurs moteurs lors des tests d’homologation. Une accusation à laquelle Volkswagen, dans d’autres pays et notamment aux États-Unis, a plaidé coupable et a déjà payé plus de 30 milliards de dollars d’amendes et de dommages et intérêts.

Renault nie, Volkswagen s’estime déjà jugé

La réponse des deux entreprises à ces mises en examen est très différente : le groupe de Wolfsburg estime, de son côté, avoir déjà été jugé en Allemagne où la justice lui a infligé une amende d’un milliard d’euros. Or, selon l’avocat du groupe, Nicolas Huc-Morel, cette décision de justice incluait « les véhicules commercialisés en France ».

Concernant Renault, le groupe nie les fait et déclare qu’il n’y a pas eu de tromperie : les différences dans les émissions enregistrées durant les tests et les émissions en conditions réelles seraient liées à l’usage de l’automobile et à des systèmes intégrés aux moteurs permettant leur durabilité et leur entretien.

Reste désormais à savoir si d’autres constructeurs ont été, ou seront, également mis en examen : la répression des fraudes a ouvert une enquête sur PSA Peugeot-Citroën et FCA Fiat-Chrysler au même moment. Les deux groupes ont, en début d’année 2021, finalisé leur fusion pour créer Stellantis.