Carnets de l'Economie

La BCE augmente de nouveau ses taux directeurs




Paolo Garoscio
09/09/2022

Les taux directeurs négatifs de la Banque Centrale Européenne, c’est officiellement de l’histoire ancienne. Pour la deuxième fois en quelques mois, Christine Lagarde, présidente de la BCE, a annoncé un relèvement des taux directeurs de l’institution. Depuis le 8 septembre 2022, le taux de dépôt est retombé dans le positif… et d’autres augmentations sont attendues.


Une hausse de 0,75% des taux directeurs de la BCE

Pixabay/geralt
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Lors de la réunion de juillet 2022, la BCE avait surpris : le taux de dépôt était encore négatif, à -0,50%, et le consensus tablait sur une hausse relativement faible. Finalement, l’augmentation aura été de 0,50%, portant ledit taux à 0%, une première depuis plusieurs années. Face à ce resserrage de la politique de la Banque Centrale Européenne, la réunion du 8 septembre 2022 était très attendue.

Elle n’aura pas déçu sans forcément surprendre : comme attendu, le relèvement des taux directeurs a eu lieu. Désormais, ces taux atteignent 1,25% pour le taux de refinancement (Refi), 0,75% pour le taux de dépôt et 1,5% pour le taux de prêt marginal. C’est donc bien la fin de l’ère des taux négatifs. Et les conséquences de ce changement de politique économique sont nombreuses.

Lutter contre l’inflation au risque de la récession

L’objectif principal de la BCE est le suivant : lutter contre le niveau élevé de l’inflation. En relevant les taux directeurs, la Banque Centrale Européenne compte faire baisser la demande et espère faire tomber l’inflation à 2,3% en 2024, contre plus de 8% en moyenne en 2022. Néanmoins, le ralentissement de la demande présente le risque de faire ralentir fortement les économies européennes, ce qui dans le pire des cas pourrait conduire à une récession.

Pour les particuliers, les effets de la hausse des taux seront significatifs au niveau des taux des crédits à la consommation et des crédits immobiliers. Ceux-ci auront tendance à augmenter pour les dossiers à venir. En France, où les taux variables dans les crédits immobiliers ne représentent qu’une infime minorité des dossiers, les effets seront sensibles sur les dossiers futurs qui se heurteront de plus en plus aux taux d’usure. Mais ailleurs en Europe, les personnes ayant obtenu un crédit avec des taux variables ou mixtes verront le coût de l’emprunt augmenter.