Carnets de l'Economie

Transport routier : la réforme européenne adoptée, vives critiques à l’Est




Paolo Garoscio
10/07/2020

Le secteur du transport routier va complètement changer à la suite de l’adoption, le 8 juillet 2020, de la réforme européenne du secteur. Elle a été adoptée après trois ans de discussions et est loin de faire l’unanimité : si les pays d’Europe de l’Ouest s’en félicitent, les pays d’Europe de l’Est crient au protectionnisme.


Lutter contre le cabotage systématique

Pixabay/Schwoaze
Pixabay/Schwoaze
Si officiellement la réforme vise avant tout à améliorer les conditions de travail des chauffeurs de poids lourds, elle ciblait surtout les pratiques de certaines entreprises d’Europe de l’Est jugées anticoncurrentielles par celles de l’Ouest. En particulier, le cabotage, soit le fait de réaliser plusieurs chargements et déchargements dans un pays étranger où le camion est arrivé pour une livraison internationale.

Cette pratique va être limitée : une période de carence est désormais fixée. Mais ce n’est pas tout : les chauffeurs seront obligés de retourner dans leur pays d’origine à intervalles réguliers, au moins une fois par mois, et si lors de son temps de repos il n’est pas chez lui, son entreprise devra lui payer l’hébergement. Il n’est plus question d’obliger les chauffeurs à vivre dans leurs cabines.

Les pays de l’Est s’indignent du protectionnisme de l’Ouest

D’autres mesures, contraignantes, sont également prévues : l’obligation pour le camion de retourner au siège opérationnel de son entreprise tous les deux mois ou encore l’enregistrement des passages des frontières.

Les transporteurs polonais ont jugé que la réforme est « la victoire du lobby de pays de l’Ouest » tandis que la Bulgarie a annoncé qu’elle allait saisir la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) au sujet de plusieurs des dispositions de la réforme.

Inversement, et sans surprise, les pays de l’Ouest et du Nord de l’Europe se sont félicités de ces nouvelles mesures. Elles devraient en effet limiter le « dumping social », vivement critiqué dans le secteur et qui bénéficie aux pays Est européens où les droits des travailleurs, et surtout les salaires, sont moins développés.
 










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