Carnets de l'Economie

​Chez Volkswagen la guerre est déclarée




13/04/2015

Il risque d'y avoir du changement à la tête de Volkswagen après les propos tenus par Ferdinand Piech, président du conseil de surveillance du groupe, à l'encontre du président du directoire, Martin Winterkron. Des propos qui ont surtout affiché un manque de soutien du premier, de plus en plus isolé, et qui pourraient mettre un terme au mandat du second ou en tout cas mettre les bâtons dans les roues à un renouvellement.


Shutterstock/Economiematin
Shutterstock/Economiematin
Vendredi 10 avril 2015 Ferdinand Piech a retiré sa confiance à Martin Winkerton dans le magazine allemand Die Spiegel. Il y déclare "avoir pris ses distances" du président du directoire. Pourtant, selon certains, cette prise de position est totalement personnelle et, surtout, n'est pas une prise de position familiale.

C'est ce qu'estime Wolfgang Porsche, également membre du conseil de surveillance et surtout président de Porsche SE. La famille Porsche et la famille Piech, qui détiennent Porsche, détiennent également 51% du capital de Volkswagen et 5 des 20 sièges du conseil de surveillance du premier constructeur automobile européen.

" Les propos du docteur Piech reflètent son opinion personnelle, qui, sur le fond et dans les faits, n'a pas fait l'objet d'une coordination avec la famille" a déclaré Wolfgang Porsche par le biais de son porte-parole.

Qui plus est, Martin Winterkron a le soutien des syndicats, soit 10 des 20 sièges du conseil de surveillance. Il en est de même pour le land de Basse-Saxe qui détient, lui, 2 sièges. Tous ont affiché leur soutien à M. Winterkron le même vendredi 10 avril 2015.

Il n'empêche que les analystes estiment que cette déclaration de M. Piech pourrait freiner un renouvellement de mandat de M. Winterkron qui aurait déclaré vouloir se battre pour garder sa place au sein de Volkswagen. Ce sont des sources internes au groupe qui auraient laissé filtrer cette information.