Carnets de l'Economie

L’industrie européenne souffre de la crise en Mer Rouge




Paolo Garoscio
16/01/2024

La Mer Rouge a toujours été stratégique pour le transport de marchandises. Mais depuis plusieurs semaines désormais, le transit n’est plus sécurisé. Les tensions géopolitiques et les attaques contre les navires commerciaux dans cette région clé ont déclenché une série de répercussions, notamment dans le secteur automobile européen. Des géants comme Tesla et Volvo se voient contraints de ralentir, voire d'arrêter leur production.


Que se passe-t-il en Mer Rouge ?

La Mer Rouge, un point névralgique du commerce mondial, est secouée par des tensions croissantes, notamment autour du Yémen. L'implication de l'Iran dans le soutien aux milices Houthi a exacerbé l'instabilité, affectant directement l'une des routes maritimes les plus vitales du monde. La Mer Rouge est en effet essentielle pour le transport de conteneurs : elle représente à elle seule 12% du trafic mondial.

Le risque de subir une attaque contraint à prendre des mesures, autant pour les marchandises que pour les équipages. Des géants du transport maritime comme Maersk et Hapag-Lloyd ont dû dévier leurs itinéraires, optant pour un contournement de l'Afrique. Ces détours garantissent plus de sécurité pour les bateaux, mais ont pour conséquence de rallonger les délais de livraison de 10 jours. Et bien évidemment les coûts du transport augmentent puisque la consommation de carburant augmente.

Tesla et Volvo déjà touchées par des pénuries de composants

Tesla a été le premier constructeur à confirmer un impact sur sa production. Le groupe d’Elon Musk a annoncé une réduction de production dans son usine de Berlin, ce qui devrait ralentir la fabrication du Model Y. Volvo, quant à elle, a suspendu la production dans son usine belge de Gand, où sont assemblés les modèles C40 et XC40.

D'autres constructeurs comme Stellantis, Volkswagen, BMW ou Renault ressentent également les contrecoups de cette crise. Stellantis, par exemple, a dû recourir au transport aérien pour pallier les retards de livraison. Et la situation risque d’empirer si le conflit ne se résout pas. Par la Mer Rouge transitent, entre autres, les composants fabriqués en Chine… soit 67 % des importations européennes.