Carnets de l'Economie

Taxe d'habitation : vers une disparition pure et simple




Aurélien Delacroix
30/12/2017

C'en sera bientôt terminé de la taxe d'habitation. L'impôt local va disparaître pour 8 ménages sur dix, dont un tiers dès l'année prochaine comme il est inscrit dans le budget 2018. Mais Emmanuel Macron veut aller plus loin.


Lors de la cérémonie de signature de la première loi de finances de son quinquennat, Emmanuel Macron a déclaré que la taxe d'habitation avait vocation à disparaitre complètement, « avec la perspective en 2020 d'une réforme en profondeur qui permettra de supprimer cet impôt pour la totalité de nos concitoyens ». La disparition de cet impôt pour 80% des ménages n'est donc qu'un premier pas vers une « réforme ambitieuse des finances locales », comme le chef de l'État l'avait déclaré devant les maires de France fin novembre.

Durant cette rencontre avec les édiles, Emmanuel Macron avait également indiqué que si la taxe d'habitation n'était pas bonne pour 80% des ménages, elle ne l'était sans doute pas non plus pour les 20% restants. Cet impôt a été par ailleurs qualifié d'« injuste » et d'« idiot » par Christophe Castaner, secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement. À partir de là, il faut s'attendre effectivement à une disparition pure et simple. Au grand dam des communes, pour lesquelles cette taxe est essentielle.

L'État a promis une compensation « à l'euro près », ce qui n'est pas nécessairement une bonne nouvelle : les mairies perdent ici un levier important qui leur permet de faire face à d'éventuelles dépenses supplémentaires. Les grandes collectivités ont pour objectif obtenir, dans les cinq prochaines années, de générer 13 milliards d'euros d'économies. Et si les efforts ne sont pas réalisés, le gouvernement pourrait revoir à la baisse l'enveloppe compensatoire : un moyen de pression habile mais qui est de nature à renforcer la grogne des maires envers l'État.