Carnets de l'Economie

Surendettement : le nombre de nouveaux dossiers est au plus bas




Anton Kunin
08/02/2020

Seuls 81.000 nouveaux dossiers de surendettement ont été déposés en 2019, un chiffre au plus bas depuis la fin des années 1990.


Les dettes sont moins souvent effacées qu’avant

Le nombre de nouveaux dossiers soumis aux commissions de surendettement de la Banque de France a diminué de 8% sur un an. En 2019, on parle de 81.000 personnes ayant déposé un dossier de surendettement. Et même si le chiffre peut impressionner, il est à mettre en perspective, car à son apogée en 2011, le nombre de « primodépôts » était de 142.000 (soit 43% de plus qu’en 2019).

En 2019, pour 44,4% des dossiers recevables, les commissions de surendettement ont prononcé l’effacement intégral des dettes. Le montant effacé, 1,8 milliard d’euros, représente environ 27% de l’encours total. Si cette proportion est si faible, c’est parce que la part des crédits à la consommation, facilement effaçables, a baissé de façon spectaculaire (de 62% en 2010 à 37,4% en 2019). Le poids des dettes immobilières (qui ne sont pas effaçables) a au contraire augmenté à 34,9%. Étant donné ce contexte, le taux d’effacement global des dettes est en baisse de près de 4 points par rapport à 2018.

Le surendettement est souvent une conséquence de difficultés sociales

Les personnes surendettées sont souvent isolées et connaissent des situations sociales et financières difficiles : 53% d’entre elles sont séparées, célibataires ou veuves, 1 sur 4 est au chômage, et plus de 22% sont sans profession, en congé maladie de longue durée ou invalides. Plus de 55% des personnes appartenant à un ménage surendetté vivent en dessous du seuil de pauvreté monétaire, contre 14,1% de la population française. Les femmes sont légèrement plus représentées parmi les personnes en situation de surendettement.

Les trois quarts des ménages surendettés sont locataires, c’est deux fois plus que dans la population générale. Les ménages surendettés sont aussi près de cinq fois plus souvent hébergés ou occupants à titre gratuit (11,3%, contre 2,3%).