Carnets de l'Economie

Sommet du G20 : une taxe mondiale sur les ultra-riches s’invite dans les débats




Anton Kunin
20/11/2024

Lors du sommet du G20 à Rio de Janeiro, un débat majeur s’est engagé sur l’instauration d’une taxe globale de 2 % sur la fortune des 3.300 milliardaires mondiaux. Cette initiative, qui pourrait générer jusqu’à 250 milliards de dollars par an, vise à réduire les inégalités et financer la transition énergétique.


Un consensus fragile sur une réforme ambitieuse

Le sommet du G20 à Rio de Janeiro a marqué un tournant avec l’engagement des dirigeants à explorer une taxation mondiale des ultra-riches. Cette mesure, soutenue par des pays comme le Brésil, la France et l’Espagne, cherche à instaurer une redistribution équitable des richesses face à des inégalités croissantes. Les 3.300 milliardaires identifiés dans le monde ne paient actuellement que 0,3% d’impôt effectif sur leur fortune, bien en deçà des taux applicables à la classe moyenne. L'économiste Gabriel Zucman, auteur du projet, estime qu'une taxe annuelle de 2% pourrait rapporter entre 200 et 250 milliards de dollars.

Cependant, des résistances demeurent. Les États-Unis et certains alliés, comme le Japon et le Royaume-Uni, s’opposent fermement à l’idée, invoquant des objections liées à leur autonomie fiscale. Par ailleurs, l'Argentine, bien que membre du G20, a refusé d’appuyer plusieurs déclarations ministérielles, reflétant une fracture politique sur ce sujet. Face à ces défis, le Brésil et ses partenaires doivent naviguer entre les intérêts divergents pour traduire cet engagement en mesures concrètes.

Redistribution des richesses et enjeux climatiques

Au-delà des inégalités, la taxe sur les milliardaires est perçue comme une solution clé pour financer des initiatives climatiques et humanitaires. Le G20, sous la présidence brésilienne de Lula da Silva, a souligné l’urgence de renforcer l’action climatique. Les fonds collectés pourraient accélérer des projets tels que le Fonds Amazonien pour la déforestation ou encore des infrastructures énergétiques durables dans les pays en développement. Les membres du G20 ont également soutenu une réforme de la gouvernance mondiale pour moderniser le système financier international, essentiel pour débloquer des financements verts.

Cependant, des critiques émergent quant à la gestion de ces fonds. Alors que les mouvements populistes gagnent du terrain, plusieurs pays expriment leur scepticisme sur l'efficacité des dépenses internationales. Malgré ces réticences, le soutien de l'Union africaine, nouvellement intégrée au G20, renforce l'idée que les ressources collectées pourraient atténuer les impacts de la crise climatique et réduire la pauvreté sur le continent. Avec l’Afrique du Sud qui prendra la présidence en 2025, les espoirs d’un consensus global demeurent, même si la mise en œuvre reste incertaine.










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