Carnets de l'Economie

Pouvoir d’achat : les différentes réformes ont surtout profité aux salariés au SMIC




Anton Kunin
26/07/2023

Système français de solidarité oblige, entre juillet 2017 et juillet 2022, les personnes payées au SMIC ont vu leur pouvoir d’achat augmenter plus rapidement que les autres, apprend-on de la dernière étude de la DREES, le service des statistiques des ministères sociaux.


En cinq ans, le pouvoir d’achat d’une personne payée au SMIC a progressé de 8,7%

Entre juillet 2017 et juillet 2022, le pouvoir d'achat d'une personne seule travaillant à temps plein au SMIC a progressé de 8,7%. Cette progression largement supérieure à la moyenne est observée pour l'ensemble des ménages, observe la DREES, le service des statistiques des ministères sociaux, dans une étude publiée le 26 juillet 2023. La principale force motrice derrière cette hausse est la revalorisation de la prime d'activité, notamment l'augmentation de 90 euros du bonus individuel décidée après le mouvement des Gilets jaunes, fin 2018. Cet effort visait spécifiquement à augmenter le revenu disponible mensuel des travailleurs rémunérés au SMIC.

Mais ces aides n’expliquent pas tout. La suppression progressive de la taxe d'habitation entre 2018 et 2023, conjuguée à la baisse des prélèvements sociaux, a également contribué à la hausse du pouvoir d'achat des salariés au SMIC. En plus, en 2018, la part salariale des cotisations sociales a été abaissée de 3,15 points. Et pour couronner le tout, les revalorisations successives du SMIC brut n’ont jamais été inférieures à l’inflation.

Pour les personnes à 1,5 SMIC, le gain de pouvoir d’achat n’a été « que » de 5,3%

Au cours de cette même période, les salariés touchant 1,5 fois le SMIC ont vu leur pouvoir d'achat augmenter dans une moindre mesure, de 5,3% exactement. Bien que cette hausse soit inférieure à celle des salariés au SMIC, elle n'en reste pas moins significative. Les auteurs de l’étude notent que ces salariés ont davantage bénéficié des mesures de bascule des cotisations CSG et de la suppression progressive de la taxe d’habitation.

Cependant, contrairement à leurs homologues au SMIC, ces salariés n'ont pas profité de la revalorisation de la prime d'activité. En effet, ils dépassaient les seuils de sortie de cette prestation. La baisse de l'impôt sur le revenu en 2020 a tout de même favorisé leur pouvoir d'achat, contribuant à hauteur de 0,9 point.

En conclusion, les politiques mises en place entre 2017 et 2022 ont principalement profité aux salariés au SMIC, renforçant l'attractivité du travail à plein temps pour ces travailleurs.