Carnets de l'Economie

Logement social : le gouvernement lance la chasse aux riches




Paolo Garoscio
12/04/2024

Le gouvernement français a lancé une réforme majeure du système de logement social, visant à en optimiser l'allocation. Cette réforme, qui propose d'expulser les locataires dont les revenus excèdent un certain seuil du parc HLM, est censée permettre à de nouveaux ménages d’accéder aux logements avec un loyer bas.


Les HLM et la permanence des ménages

Le logement social, historiquement destiné à fournir un habitat abordable aux ménages les moins favorisés, fait face aujourd'hui à un paradoxe : celui de la permanence de locataires dont les conditions financières se sont nettement améliorées. Cette situation engendre une inertie préjudiciable à l'efficacité du système, où des ressources limitées sont monopolisées par des bénéficiaires qui ne répondent plus aux critères de nécessité initiaux.

La réforme vise donc à réaffecter ces biens précieux aux ménages qui en ont le plus besoin, en se fondant sur une gestion plus dynamique des attributions.  « Il faut réinterroger la pertinence à continuer à occuper un logement social de ceux qui ont largement dépassé les plafonds de revenus, ont pu hériter, ont parfois une résidence secondaire en leur possession, et dont le patrimoine - et c’est le sens de la vie - a évolué », a expliqué le ministre du Logement, Guillaume Kasbarian, dans un entretien accordé au journal Les Echos.

La question des seuils de revenus

Avec cette réforme, le gouvernement cherche à rééquilibrer l'offre et la demande sur le marché du logement social. En récupérant des logements occupés par des ménages économiquement autonomes, on espère réduire les listes d'attente, souvent décourageantes, et accroître la fluidité du marché.

Le cœur de la réforme repose sur la définition précise des seuils de revenu qui détermineront l'éligibilité au maintien dans le logement social. Ces seuils seront ajustés en fonction des zones géographiques, reflétant les disparités du coût de la vie et des marchés immobiliers locaux. La méthode de calcul inclura non seulement les revenus du travail mais aussi d'autres sources de revenu potentielles, assurant ainsi une évaluation complète de la capacité financière des locataires.