Carnets de l'Economie

Les mesures du quinquennat Macron ont surtout bénéficié aux CSP+




Anton Kunin
17/11/2021

Les classes moyennes supérieures ont été les principaux bénéficiaires des mesures fiscales et budgétaires mises en œuvre pendant le quinquennat Macron, peut-on conclure à la lecture de la dernière étude produite par l’Institut des Politiques Publiques.


Au terme du quinquennat Macron, les plus pauvres sont devenus encore plus pauvres

Globalement, l’effet des mesures du quinquennat Macron sur le niveau de vie des ménages a été positif. Mais c’est l’arbre qui cache la forêt : à y voir de plus près, la situation est loin d’être réjouissante. L’étude publiée le 16 novembre 2021 par l’Institut des Politiques Publiques nous fournit un regard nouveau sur cette question. Dans chaque tranche de niveau de vie (appelée décile, car on divise ici l’ensemble des niveaux de vie en dix tranches de même taille), le niveau de vie a augmenté. La hausse a été la plus sensible dans les 8e et 2e déciles (+0,018% et +0,017% respectivement), le reste des déciles enregistrant majoritairement des hausses de 0,014%.

Si l’on réduit l’échelle et descend à celle des centiles (soit l’ensemble des niveaux de vie divisés en cent tranches), on peut apercevoir que l’évolution à la hausse n’a pas concerné tous les centiles, loin de là. Rien que dans le premier décile (soit les 10% les plus pauvres), malgré une évolution moyenne positive (+0,012%), dans les 1er, 2e, 4e et 5e centiles, l’évolution du niveau de vie a été négative. D’ailleurs, aucun autre centile n’enregistre une évolution négative. Autrement dit, au terme du quinquennat Macron les plus pauvres sont devenus encore plus pauvres.

Un budget 2022 plus compatible avec l’objectif de réduire les inégalités

Quant aux centiles où la hausse a été la plus conséquente, ce sont les centiles de 65 à 86 (soit les classes moyennes supérieures) : dans chacun d’entre eux, l’évolution a été de +0,016% a 0,018%... alors même qu’elle a été entre +0,013% et +0,015% dans les centiles de 36 à 64.

Dans cette étude, l’Institut des Politiques Publiques a également analysé l’effet sur le niveau de vie des ménages des mesures prévues dans le projet de loi de finances pour 2022. Bonne nouvelle : les évolutions induites par ces mesures sont plus compatibles avec l’objectif de réduire les inégalités. Des hausses sensibles de niveau de vie (+0,01%) concernent les centiles de 1 à 12 (soit les ménages les plus pauvres). Entre le 13 et le 21e centile, la hausse des niveaux de vie est bien plus modeste (+0,008% ou +0,009%), alors même qu’on ne fait que s’approcher des classes moyennes (on gagne 13.000 euros/an à partir du 13 décile, 14.000 euros/an à partir du 18e décile et 15.000 euros/an à partir du 21e décile). Les classes moyennes bénéficient elles aussi d’une évolution positive mais, comme attendu, elle est de moindre ampleur (comprise entre +0,003% et 0,007%). Enfin, pour les classes moyennes supérieures, une évolution plus modeste prévue : elle est comprise entre +0.005% et 0.006% dans les déciles de 83 à 99.