Carnets de l'Economie

Le « pouvoir d’achat immobilier » a encore baissé en 2023




Anton Kunin
03/01/2024

En 2023, les Français qui songeaient à acquérir un bien immobilier ont connu une baisse significative de leur pouvoir d'achat. Cette situation, qui résulte de la hausse des taux d'emprunt et des prix au mètre carré, varie considérablement d'une ville à l'autre.


Chute drastique du pouvoir d'achat à Nîmes et Toulon, fort impact à Grenoble, Reims, Montpellier et Dijon

En 2023, Nîmes et Toulon ont subi les baisses les plus significatives de pouvoir d'achat immobilier en France. À Toulon, la capacité d'emprunt moyenne s'établissant à 162.187 euros ne permettait plus que l'acquisition de 48 m², soit une perte de 20 m² par rapport à 2022. À Nîmes, cette même capacité d'emprunt offrait 72 m², marquant une diminution de 18 m². Ces chiffres reflètent une réalité alarmante : l'équivalent d'une pièce entière perdue dans le processus d'achat en seulement un an.

D'autres villes françaises ont également vu leur pouvoir d'achat immobilier diminuer de manière notable. Grenoble, Reims, Montpellier et Dijon ont enregistré des pertes respectives de 11 m², 10 m², 10 m² et 8 m². Ces villes, encore dans une phase de rattrapage des prix, témoignent d'une réduction significative de la surface finançable pour les acquéreurs.

Paris et Lyon font office d’exception à la règle

À l'inverse, Paris et Lyon ont connu une stabilité remarquable en 2023. Malgré une baisse de la capacité d'emprunt, la diminution des prix au mètre carré dans ces métropoles a permis de maintenir un niveau constant de pouvoir d'achat immobilier. Cependant, il est important de noter que la surface finançable dans ces grandes villes reste extrêmement limitée, surtout en comparaison avec les villes de taille moyenne.

L'analyse des évolutions depuis 2019 révèle des changements marquants, particulièrement dans les villes moyennes. Saint-Étienne, Le Mans, Angers et Toulon ont perdu plus de 40 m² en quatre ans, soit l'équivalent de deux pièces. Cette situation résulte de l'augmentation des prix au mètre carré couplée à la hausse des taux d'emprunt. Des villes comme Le Havre, Nîmes, Reims et Montpellier suivent cette tendance avec une perte moyenne de 27 m².