Carnets de l'Economie

Le coût des retraites françaises est parmi les plus élevés au sein de l’OCDE




Anton Kunin
08/12/2021

Payer les retraites revient très cher à l’État français, plus cher par rapport aux autres pays de l’OCDE. En cause, un âge de départ légal bas et un coût de gestion du système élevé, constate l’OCDE dans une étude sur les systèmes de retraite de ses différents pays membres.


Un âge de départ à la retraite bas et une absence de mécanismes d’indexation avancés

Le versement des pensions de retraite pèse de plus en plus lourd sur les finances publiques de la France. Ces dépenses se sont accrues de 2,2 points de PIB depuis 2000, contre 1,5 point en moyenne dans les pays de l’OCDE. Et pour cause : l’âge moyen de sortie du marché du travail reste en France parmi les plus faibles de l’OCDE : 2,5 années en deçà de la moyenne, nous apprend cette organisation internationale dans son étude « Panorama des pensions 2021 ».

En plus, à la différence des deux tiers des pays de l’OCDE, la France ne dispose d’aucun mécanisme d’ajustement automatique au-delà des règles d’indexation standards. À la différence de notre pays, la Suède et la Finlande, par exemple, ont ce type d’instruments d’ajustement. La Suède mêle ajustements des pensions à l’espérance de vie et mécanisme d'équilibrage financier à long terme. Elle envisage par ailleurs d'introduire un lien entre les paramètres d'âge et l'espérance de vie à partir de 2026. En tout, sept pays de l’OCDE ont introduit un lien entre âge de la retraite et espérance de vie, y compris la Finlande, qui ajuste le montant des pensions à l'espérance de vie et dispose d’un mécanisme d'équilibrage.

Retraites : le système redistributif français en panne ?

En même temps, le système des retraites français est éminemment inégalitaire. Et pour cause : pour le calcul du montant de la pension, il prend en compte les 25 meilleures années dans le secteur privé (ou les 6 derniers mois dans le secteur public) et non pas l’ensemble de la carrière. De ce fait, les personnes ayant perçu de hauts salaires dans la seconde partie de leur carrière ont droit à des retraites importantes, tandis que les personnes ayant par exemple conservé un même emploi et perçu un moindre salaire tout au long de leur vie partent avec une retraite beaucoup moindre. La France fait d’ailleurs partie des sept pays de l’OCDE qui ne prennent pas en compte l’ensemble de la carrière.

L’OCDE pointe enfin du doigt le morcellement des règles des différents régimes de retraite. Cet état des choses « ne permet pas d’espérer pouvoir piloter le système à partir d’un mécanisme d’équilibrage automatique : la fragmentation actuelle favorise l’opacité de la gestion financière du système de retraite français », déplore cette organisation internationale.