Carnets de l'Economie

Caterpillar et des banques israéliennes exclus du portefeuille souverain norvégien




François Lapierre
27/08/2025

Le fonds souverain de Norvège a confirmé le 25 août 2025 son retrait de Caterpillar et de cinq banques israéliennes, invoquant des risques éthiques jugés incompatibles avec sa stratégie d’investissement responsable. L’opération porte sur plus de trois milliards de dollars d’actifs.


Une participation significative retirée de Caterpillar

Norges Bank Investment Management (NBIM), gestionnaire du Government Pension Fund Global (GPFG), a annoncé le 25 août 2025 l’exclusion de plusieurs sociétés, dont Caterpillar et cinq banques israéliennes. Avec près de 2 000 milliards de dollars sous gestion, le GPFG est le plus grand fonds souverain au monde. Sa décision s’appuie sur les recommandations du Conseil d’éthique, qui a identifié un « risque inacceptable » de contribution à des violations du droit international humanitaire. 

Selon les données publiées par le Conseil d’éthique, le GPFG détenait 1,23 % du capital de Caterpillar à la fin de l’année 2024. Cette position représentait une valeur de 24,4 milliards de couronnes norvégiennes, soit environ 2,4 milliards de dollars. L’entreprise américaine figurait parmi les dix premiers actionnaires du portefeuille sur ce titre. 

Dans sa recommandation datée du 2 juillet 2025, le Conseil estime que certains bulldozers de la marque, notamment le modèle D9, ont été utilisés dans des opérations menées en Israël et dans les territoires palestiniens de manière « systématique » sans que l’entreprise ne prenne de mesures.

Désengagement de cinq banques israéliennes

En parallèle, NBIM a retiré ses investissements dans cinq établissements financiers israéliens : First International Bank of Israel, FIBI Holdings, Bank Leumi, Mizrahi Tefahot et Bank Hapoalim. Le Conseil d’éthique reproche à ces banques d’avoir fourni des services financiers et des garanties ayant facilité le développement de colonies en Cisjordanie.

D’après Reuters, la valeur cumulée de ces participations atteignait environ 661 millions de dollars au 30 juin 2025. Les chiffres publiés indiquent que le fonds détenait notamment 0,99 % de First International Bank of Israel (553 millions de NOK) et 1,68 % de FIBI Holdings (345 millions de NOK). 

Une stratégie d’exclusion alignée sur l’ESG

La décision s’inscrit dans un processus déjà amorcé. Le 11 août 2025, NBIM avait annoncé qu’il s’abstiendrait temporairement d’investir dans des entreprises israéliennes hors de son indice de référence. L’exclusion de Caterpillar et des cinq banques formalise cette orientation. L’approche repose sur une analyse de risque éthique, et non sur une prise de position politique. Le GPFG, qui détient environ 8 500 participations à travers le monde, applique régulièrement ce mécanisme d’exclusion lorsqu’une société ou un secteur présente un risque contraire à ses principes de responsabilité. L’exclusion de Caterpillar et des cinq banques israéliennes ne représente qu’une fraction de ses actifs, mais envoie un signal important aux investisseurs institutionnels.

Pour NBIM, il s’agit d’un arbitrage stratégique : maintenir la cohérence de son mandat éthique, éviter des risques réputationnels et préserver la crédibilité de son modèle d’investissement responsable. Comme l’a résumé Nicolai Tangen, directeur général de NBIM, cette crise de gouvernance autour des placements liés à Israël constitue « la plus difficile de [sa] carrière ».

 










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