Carnets de l'Economie

La protection des distributeurs automatiques de billets (DAB)




Oberthur Cash Protection
07/01/2015

Véritable « tirelire » exposées aux vues et aux sus de tous, et dernier maillon de la chaîne de distribution des billets, les distributeurs automatiques de billets (DAB) suscitent la convoitise, du fait de leur aspect de machines sans réelles défenses. Régulièrement visé par des attaques de plus en plus violentes, l’ensemble du parc fait progressivement l’objet de mesures de protection draconiennes.
(Partenariat éditorial)


Une machine généralisée et donc vulnérable

Un DAB, pour le citoyen ordinaire, c’est généralement la fenêtre électromécanique et informatisée que l’on trouve à proximité immédiate d’une banque ou dans des lieux commerciaux, et à partir de laquelle on obtient différentes coupures de billets de banques. Pour une personne mal intentionnée, un DAB est une boite métallique de la taille d’un grand frigo qui enferme en moyenne 150 000 euros en espèces lorsqu’il est plein. La tentation est donc grande de s’en emparer.
 
Le premier DAB de France a fait son apparition en 1968 à la Société Marseillaise de Crédit dans la cité phocéenne, avant de se généraliser, notamment du fait de l’arrivée de l’informatique et de la carte à puce. Aujourd’hui, on en compte environ 65 000 répartis dans toutes la France. Souvent enchâssés dans un mur à l’intérieur ou à proximité d’établissements bancaires, les DAB se retrouvent parfois sous la forme de machines indépendantes, isolées ou simplement fixées au sol, comme à l’entrée de certains supermarchés ou dans les petits commerces Généralement de taille plus petite et fortement exposés, ce sont des cibles faciles, et certains braqueurs en arrivent à bout en moins d’une minute.
 
Attaquables de jour ou de nuit, dans des lieux parfois isolés ou hors de portée immédiate des forces de l’ordre, les vols de billets en DAB sont désormais privilégiés par rapport à une attaque plus traditionnelle aux guichets, d’autant plus que les personnels des banques ont de moins en moins accès aux espèces. « Attaquer un fourgon blindé, c'est aujourd'hui se frotter à 3 hommes armés et entraînés au tir. S'en prendre à un distributeur automatique, cela revient à s'attaquer à une simple machine », explique l’expert en sécurité bancaire Georges Jousse au Figaro en 2010.
 
De mieux en mieux protégés, banques et transports de fonds nécessitent des investissements trop lourds pour pouvoir être attaqués avec succès, alors que les DAB continuent d’être perçus comme vulnérables. Le nombre d’attaques de DAB est variable en France selon les années, mais tourne généralement entre 150 et 200. Mais si ce nombre est en hausse depuis quelques années, les nombres de tentatives réussies est par contre en baisse. Ainsi en 2011, 79 % des arrachages de DAB ont échoué. Le pourcentage de tentatives réussies est ainsi globalement en baisse : il était de 32% en 2009 contre 21 % en 2011. 

Une protection qui évolue

Les méthodes différent mais les moyens d’attaque sont généralement violents : pieds de biches, masses, voitures-béliers, engins de chantier, explosifs, et plus récemment des attaques au gaz. « C'est l'une des dernières techniques pour permettre d'accéder à l'argent. Soit ça explose la façade, soit ça éventre aussi le coffre ou même, encore plus loin, le local technique », expliquait ainsi il y a peu de temps à Europe1 Eric de Lambert, porte-parole du groupe Oberthur Cash Protection. Si cela ne marche pas à tous les coups, c’est parce que les protections auxquelles se heurtent les braqueurs ne sont pas les mêmes selon les modèles, les banques et les lieux dans lesquels les DAB sont installés.
 
A ses débuts, sans la fiabilité apportée par l’électronique (avec toutes les réserves possibles à ce sujet), la mécanique doit être la plus robuste possible pour éviter les pannes. Les premiers modèles sont ainsi beaucoup plus lourds et encombrants que les modèles actuels. Pour des raisons de coûts de d’innovation technologique, les derniers modèles sont nettement moins chers (même si un DAB coûte quand même en moyenne 35 000 euros). Mais ils sont aussi d’une taille et d’un poids beaucoup plus réduits. Résultat : plutôt que de les forcer sur place, les braqueurs préfèrent désormais arracher les DAB afin de pouvoir les « démonter » en lieu sûr.
 
Première solution, retrouver de la robustesse physique et sécuriser l’environnement : ancrage au sol, matériaux plus durs et plus épais, DAB à l’intérieur de SAS blindés, protection par gaz incapacitants, vidéosurveillance, DAB sans billets, qui délivrent simplement un bon à retirer auprès d’un commerçant partenaire, … La seconde possibilité consiste à faire évoluer également la façon dont est organisée la chaîne de distribution. Il s’agit par exemple de proposer des conteneurs de stockage de billets sécurisés, amovibles et piégés à l’encre indélébile. Ces conteneurs, à l’intérieur desquels sont entreposés les billets, ne peuvent ainsi être manipulés que par les personnes autorisées, dans des lieux prédéfinis et sécurisés. Même lors des opérations de maintenance des DAB, moment de vulnérabilité particulier, les opérateurs n’interviennent pas sur les billets, mais manipulent des caissons verrouillés. S’il y a tentative de vol et s l’ouverture est forcée d’une quelconque manière, un dispositif de sécurité à base d’encre rend les billets inutilisables. Le décret n°2012-1109 du 1er octobre 2012 rend d’ailleurs obligatoire la présence d’un système de neutralisation sur les cassettes de billets installées dans les DAB.
 
Inventeur du système de maculage des billets par encre indélébile, aussi appelée Intelligent Banknote Neutralisation System (IBNS), Oberthur Cash Protection équipe déjà 60 000 DAB en Europe. Si tous ne sont pas équipés, c’est uniquement parce que les machines les plus anciennes n’acceptent pas ce système, techniquement parlant. Le temps de renouveler l’intégralité du parc, et les vols de billets en DAB pourraient bien devenir une pratique du passé. 
 

Oberthur Cash Protection

Basée à Dijon, Oberthur Cash Protection est une entreprise spécialisée dans la fabrication de systèmes antivol de neutralisation de billets de banque (SANBB). En 1983, elle est à l’origine du tout premier SANBB destiné à la sécurisation du transport de fonds, grâce à la technologie de maculation des billets de banque.

Les  systèmes de prévention du vol de billets conçus par Oberthur Cash Protection sont principalement utilisés dans trois grands domaines : la protection des billets dans les distributeurs automatiques (DAB), dans le transport de fonds, et dans les points de vente au détail. Oberthur Cash Protection est aujourd’hui le leader mondial de la fabrication de SANBB et a installé à ce jour plus de 60.000 systèmes de protection des valeurs fiduciaire à travers le monde.