Carnets de l'Economie

Inflation : la BCE ne prévoit plus d’amélioration en 2022




Paolo Garoscio
18/03/2022

L’augmentation des prix à la consommation en France, et en zone euro en général, aurait dû ne durer que la moitié de l’année 2022, avec une amélioration attendue au deuxième semestre. Mais la guerre en Ukraine a changé la donne, augmentant la pression sur les prix de l’énergie et des matières premières, tandis que les tensions liées à la pandémie de Covid-19 se poursuivent dans le monde.


Une inflation à plus de 5% en 2022, selon la BCE

pixabay/geralt
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Invitée à un colloque à Francfort le 17 mars 2022, Christine Lagarde, présidente de la Banque Centrale Européenne (BCE), a dévoilé que son institution a changé ses prévisions d’inflation pour l’année 2022. Alors que, fin 2021, elle prévoyait une amélioration sur le front de la hausse des prix dès le deuxième semestre 2022, estimant que la tendance inflationniste n’était que transitoire et de courte durée, ce n’est plus le cas.

« Nous sommes de plus en plus convaincus que la dynamique de l'inflation à moyen terme ne reviendra pas au schéma que nous avons connu avant la pandémie », a-t-elle déclaré. Désormais, la BCE prévoit une inflation annuelle, fin 2022, qui devrait être de 5,1% dans la zone euro. Un baisse très légère par rapport à celle enregistrée en février 2022 : 5,8% sur un an.

Une amélioration dès 2023 ?

Les effets de la guerre en Ukraine sur l’économie de la zone euro se feront sentir également sur la croissance, estime la BCE : les prévisions ont été revues à la baisse, à 3,7% pour 2022. Christine Lagarde a déclaré que la BCE doit « gérer un choc qui, à court terme, pousse l'inflation au-dessus de notre cible et réduit la croissance ».

L’amélioration attendue n’arrivera qu’en 2023, si la situation n’empire pas, avec une inflation annuelle de 2,1% qui tomberait à 1,9% dès 2024. Des niveaux de hausse des prix plus en phase avec l’objectif de la BCE de 2% d’inflation annuelle.