Carnets de l'Economie

Inflation : la BCE change sa cible et vise les 2% de façon « symétrique »




Paolo Garoscio
09/07/2021

La crise de la Covid-19, la crise écnoomique et la relance auront contraint la Banque Centrale Européenne a revoir sa stratégie concernant l’inflation. Une révision légère, mais qui marque la fin d’une époque et qui a de quoi rassurer. Désormais, l’inflation visée par la BCE est de 2%, ni plus, ni moins.


Une inflation à 2% et, surtout, « symétrique »

Pixabay/Bru-nO
Pixabay/Bru-nO
Depuis 2003, l’objectif d’inflation de la BCE, rarement atteint par ailleurs, était le suivant : « proche, mais inférieur à 2% ». La politique monétaire de la Banque Centrale Européenne s’adaptait donc en fonction. Mais la crise économique liée à la crise sanitaire a tout changé : après une année 2020 où l’inflation a été très basse et où de la déflation a même été enregistrée, l’année 2021, avec la reprise de l’activité, a conduit les prix à une tendance haussière, supérieure, dans certains pays, à 2%.

En changeant le 7 juillet 2021 la cible de l’inflation, la BCE veut donc résoudre ce problème qui s’annonce pour 2021 et, potentiellement, quelques années durant. « La nouvelle définition lève toute ambiguïté. Le niveau de 2 % n'est pas un plafond », a précisé Christine Lagarde, à la tête de la BCE, lors de la conférence de presse du 8 juillet 2021.

Une inflation qui ne doit être ni supérieure, ni inférieure

Si les 2% ne sont pas « un plafond », la BCE veut bien évidemment empêcher que les prix explosent et que l’inflation soit hors de contrôle, ce qui aurait un impact négatif sur le pouvoir d’achat et donc la reprise. Raison pour laquelle, la cible de 2% est dite « symétrique ».

« Le Conseil des gouverneurs considère que le meilleur moyen de maintenir la stabilité des prix est de viser une cible d'inflation de 2% à moyen terme. Cet objectif est symétrique, ce qui signifie que les écarts négatifs et positifs de l'inflation par rapport à l'objectif sont tout aussi indésirables. »

Néanmoins, la cible est à « moyen terme », ce qui signifie qu’à court terme l’instabilité économique liée à la pandémie, la reprise et les variants pourrait conduire à un dépassement, à la hausse ou à la baisse, de ce niveau qui, toutefois, ne conduirait pas à la prise de mesures immédiates de la part de la BCE.