Carnets de l'Economie

En 2022, les femmes gagnent toujours 23,5% de moins que les hommes




Anton Kunin
06/03/2024

En France, en 2022, la question des écarts de rémunération entre les femmes et les hommes continue de susciter l'intérêt et la préoccupation, en dépit des avancées réalisées.


Une question de volume de travail et de postes

L'écart salarial brut moyen entre les hommes et les femmes dans le secteur privé est de 23,5% en 2022, ce qui représente une différence annuelle significative, nous apprend l’INSEE dans sa dernière étude sur la question. Cet écart trouve en partie son explication dans le volume de travail : les femmes sont moins souvent employées tout au long de l'année et occupent davantage de postes à temps partiel. Néanmoins, même à travail égal, les femmes gagnent en moyenne 14,9% de moins que les hommes. L'Insee souligne que, depuis 1995, l'écart salarial a été réduit de 10 points grâce à une diminution conjointe des écarts de volume de travail et des salaires à temps plein.

La répartition des emplois entre les genres joue également un rôle prépondérant dans ces disparités. Les femmes ne travaillent pas dans les mêmes secteurs que les hommes et accèdent moins souvent aux postes les plus rémunérateurs. À poste et employeur identiques, l'écart se resserre à 4 %, illustrant que les différences ne sont pas uniquement dues aux choix professionnels ou sectoriels.

Des progrès lents mais constants

Malgré ces écarts, il est important de noter que les inégalités salariales ont connu une diminution constante au cours des 25 dernières années. L'écart de salaire net en équivalent temps plein entre femmes et hommes a été réduit de 7,2 points depuis 1995. Cette évolution positive s'explique en partie par le changement de composition des emplois dans le secteur privé, notamment par l'augmentation de la part des femmes parmi les cadres.

Cependant, les femmes restent sous-représentées parmi les salaires les plus élevés. Alors qu'elles constituent 41,8% des salariés du secteur privé, elles ne représentent qu'un tiers des 10% les mieux rémunérés et 22,8% des 1% au sommet. Les écarts de revenu entre parents sont particulièrement prononcés, les mères ayant des salaires et des temps de travail nettement inférieurs à ceux des pères, avec des différences qui s'accentuent avec le nombre d'enfants.