Carnets de l'Economie

​Scandale HSBC : le patron défend son propre compte en Suisse




24/02/2015

Depuis la publication par Le Monde et l'ICIJ de la grande enquête sur les pratiques de la banque HSBC et l'aide qu'elle aurait fournie pour frauder les fiscs de différents pays, les révélations se poursuivent et Stuart Guilliver, patron du groupe, est en mauvaise posture. Alors quand la révélation que lui-même avait un compte en Suisse sa situation se dégrade. Mais il nie toute fraude fiscale.


Shutterstock/economiematin
Shutterstock/economiematin
Selon l'enquête du journal Le Monde la banque HSBC aurait aidé plusieurs dizaines de milliers de clients, privés et professionnels, à frauder le fisc pour près de 180 milliards d'euros en quelques mois en 2008. Ces révélations ont immédiatement entraîné une réaction des pouvoirs publics de tous les pays concernés et plusieurs enquêtes ont été ouvertes, notamment au Royaume-Uni puisque la filiale HSBC Private Equity de Londres aurait été au centre de la chose.

Stuart Gulliver a toujours clamé que ces pratiques appartenaient au passé et qu'une restructuration avait eu lieu entre temps. Mais il ne s'attendait sans doute pas à ce qu'on découvre que lui-même avait un compte en Suisse chez HSBC sur lequel il recevait, selon l'enquête, une partie de ses bonus en tant que PDG de la banque.

Pire : ce compte aurait été détenu par une société enregistrée au Panama, soit dans un paradis fiscal. Forcément les soupçons que lui aussi pratiquait la fraude fiscale ont rapidement fait surface ce à quoi il a répondu ce 23 février 2015 dans une conférence de presse : "je paye mes impôts au Royaume-Uni pour tous mes gains au niveau mondial" a-t-il déclaré avant d'ajouter que le scandale et la publication par le journal The Guardian de l'existence de ce compte en Suisse n'ont "en aucune manière" miné sa position de PDG de HSBC.

Détenir un compte à l'étranger n'est en effet pas illégal si ce compte est connu des autorités et régulièrement déclaré.