Carnets de l'Economie

Facebook serait de nouveau tenté par le marché chinois




14/05/2014

La Chine est une sorte d’El Dorado inaccessible pour les groupes de high-tech comme Google et Facebook. Avec plus d’un milliard d’habitants, le potentiel du pays est gigantesque en termes d’utilisation de services comme les réseaux sociaux. Mais la censure, très forte, en fait une zone dans laquelle il est très difficile de s’implanter pour les groupes américains.


cc/flickr/dfarber
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Facebook le sait bien. Le réseau social avait déjà tenté de s’installer en Chine mais s’était vu fermer les portes du pays par les autorités chinoises. Tout comme Google ou encore Twitter, Facebook est banni du pays. Pour l’instant, seul LinkedIn a réussi à lancer son réseau social en Chine. Mais la société a une excuse : il s’agit d’un réseau social professionnel donc moins « inquiétant » pour la censure chinoise qui a tout de même obtenu un droit de regard sur le réseau social.

De fait, donc, la Chine a développé son propre réseau social, Weibo, qui cartonne avec plusieurs centaines de millions d’utilisateurs. Mais même Weibo est censuré et les autorités chinoises demandent, en plus, que les sociétés censurent elles-mêmes leurs utilisateurs faute de quoi elles seront en infraction avec les lois du pays. Une censure qui fonctionne bien : selon une récente étude d’Harvard, 13% de l’ensemble des messages des réseaux sociaux serait censuré en Chine.

Facebook garde tout de même un bureau à Hong-Kong qui lui permet de vendre aux annonceurs des publicités dans les autres pays du monde. Et il se pourrait que Facebook tente d’ouvrir un bureau en Chine dans les années à venir.

Il faut dire que le potentiel de gains est énorme. Alors qu’un utilisateur a rapporté 5,85 dollars en moyenne durant le premier trimestre 2014 en Amérique du Nord et 2,44 dollars sur la même période en Europe, en Asie un utilisateur n’a rapporté au réseau social que 0,93 dollars. Avoir un bureau à Pékin pourrait donc s’avérer stratégique au moins au niveau de la publicité, à défaut de pouvoir lancer Facebook à proprement parler dans le pays.