Carnets de l'Economie

Barbara Judge : la femme qui veut changer Tepco




27/12/2013

Tepco, opérateur des centrales nucléaires japonais dont l’image a largement été entachée à la suite de la catastrophe nucléaire de Fukushima en mars 2011, a recruté Barbara Judge, ancienne présidente de l’autorité nucléaire britannique, pour revoir certains points de sa gestion des risques et, surtout, redorer un peu son image afin de pouvoir relancer les autres centrales nucléaires japonaises.


Mais Barbara Judge, âgée aujourd’hui de 66 ans, veut faire plus que la simple mission que Tepco lui a donnée. En plus de revoir la stratégie de sûreté de l’entreprise au niveau nucléaire, elle veut radicalement changer la culture de l’entreprise. « Tepco doit passer d’une culture d’efficacité à une culture de sûreté. C’est une objectif difficile à atteindre » a-t-elle déclaré.

Au sein d’une équipe de spécialistes du nucléaire, bien qu’elle n’en soit pas un, elle doit superviser les suites de l’accident de Fukushima qui continue de créer des problèmes. Près de 300 000 mètres cubes d’eau contaminée sont encore présents dans l’enceinte de la centrale ce qui provoque divers incidents alors même que Tepco a tendance à peu informer la population et les autorités sur la situation à Fukushima. C’est là un des enjeux de son travail.

« La compagnie Tepco doit à l’avenir être vigilante sur sa façon de tenir la population informée ».

Lady Judge reste confiante sur sa capacité à faire changer l’esprit d’entreprise de Tepco qui espère relancer divers réacteurs nucléaires dans d’autres centrales, dont la centrale Kashiwazaki-Kariwa, la plus grosse du Japon, le plus vite possible. Mais pour l’instant, les autorités japonaises et l’opinion publique sont contre la réouverture des centrales nucléaires, craignant une nouvelle catastrophe comme celle de mars 2011.

« Je croirais que ma mission est une réussite si un jour un jeune ou nouvel employé peut dire à son patron qu'il vaudrait mieux stopper les installations pour des questions de sûreté et que son chef accepte, puis le promeuve. »