Carnets de l'Economie

Les rémunérations des dirigeants de grandes entreprises crèvent les plafonds




Anton Kunin
23/11/2022

La progression des rémunérations des dirigeants de sociétés cotées a enregistré un record en 2021 : +22% comparé à 2019, révèle la société de conseil aux investisseurs Proxinvest.


Si les rémunérations fixes ont peu augmenté, les bonus ont fait un bond en 2021

Après avoir fait preuve de modération concernant leurs rémunérations en 2020, en 2021 les dirigeants de sociétés cotées à Euronext Paris ont rattrapé le temps perdu. Cette année-là, leurs rémunérations totales des dirigeants du SBF120 ont fait un bond de 22% par rapport à 2019, la dernière année avant le Covid-19. Elle atteint 4,5 millions d’euros, soit son record historique depuis 15 ans. Au sein du CAC40, la hausse de la rémunération totale moyenne des dirigeants a été encore plus importante : +52% par rapport à 2019.

La rémunération du dirigeant d’une grande société a toute une série de composantes : rémunération fixe, bonus annuel, jetons, avantages en nature, stock-options et actions gratuites de performance valorisées à leur date d’attribution, intéressement en numéraire et autres formes indirectes de rémunération. En 2021, la rémunération fixe moyenne est en hausse de 1,5% dans le SBF 120 et de 4,2% dans le CAC 40 (par rapport à 2019), atteignant des records historiques dans chacun de ces indices. Mais c’est surtout une hausse du bonus annuel moyen qui interpelle : +19,9% dans le SBF 120 et +33,6% dans le CAC 40 par rapport à 2019, atteignant, elle aussi, des records historiques dans chacun de ces indices.

La rémunération la plus élevée du CAC 40 revient au PDG de Teleperformance

Si les rémunérations inférieures ou égales à 500.000 euros ne sont observées que dans 5 sociétés (dont 2 contrôlées par l’État), les rémunérations supérieures à 5 millions d’euros s’observent plus souvent : 31 cas dans le SBF 120, contre 24 cas en 2019.

Le directeur général de Stellantis, Carlos Tavarès, prend la tête du classement avec la plus forte rémunération totale jamais observée par Proxinvest : 66,7 millions d’euros, d’après les calculs de Proxinvest. Le directeur général de Dassault Systèmes, Bernard Charlès, est deuxième du classement avec une rémunération totale de 44,1 M€, en hausse de 114%. Troisième du classement, Daniel Julien, PDG de Teleperformance, présente une rémunération totale de 19,6 millions d’euros (+15%), approuvée à 85,6% par les actionnaires. Ce dirigeant a d’ailleurs la rémunération fixe (2,2 millions d’euros) la plus élevée du CAC 40, un bonus annuel versé à son maximum, une hausse de la valeur des actions de performance attribuées (15,1 millions d’euros) et l’écart de rémunération avec les salariés le plus important du CAC 40.