Carnets de l'Economie

Le surendettement des ménages recule en France




Anton Kunin
08/02/2022

En 2021, les commissions de surendettement ont reçu moins de dossiers qu’en 2019. Le montant médian des dettes dans chaque dossier est également en baisse notable. Logiquement, l’endettement total, lui, enregistre une véritable chute par rapport à 2019, annonce la Banque de France.


Surendettement : l’encours total est en baisse de 21% comparé à 2019

Le surendettement, est-il en train de refluer en France ? Certains éléments peuvent laisser le croire en tout cas. Après une forte baisse du nombre de dossiers déposés en 2020 (109.000 seulement), on aurait pu croire qu’en 2021 on connaîtrait un phénomène de rattrapage. Cela s’est peut-être effectivement passé comme ça : en 2021, les commissions de surendettement ont reçu 121.000 dossiers. Toujours est-il que la tendance globale est positive : ce nombre est nettement inférieur à celui de 2019 (143.000 dossiers à l’époque). L’endettement total des ménages, enfin, même s’il est en hausse par rapport à 2020 (6,1 milliards d’euros, contre 4,8 milliards d’euros en 2020, ce qui pourrait s’expliquer par un effet de rattrapage), est en forte baisse par rapport à 2019 (6,1 milliards d’euros), apprend-on de la dernière communication annuelle de la Banque de France sur le surendettement des ménages.

En 2021 on observe un tassement de l’endettement financier, avec notamment un recul de la part des dettes immobilières dans l’endettement global (31%, contre 34% en 2020). A contrario, les dettes de charges courantes (15%, contre 13% en 2020) s’accroissent. En 2021, parmi les personnes surendettées, on comptait légèrement plus de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté (60%, contre 57% en 2020). Et, tout comme en 2020, la moitié des ménages surendettés avaient une capacité de financement inférieure à zéro.

Le surendettement touche disproportionnellement les personnes isolées et les familles monoparentales

Alors, quel est le « portrait-robot » de ces Français surendettés ? En 2021, tout comme les années précédentes, les personnes isolées (séparées, célibataires ou veuves) ont à nouveau été représentées parmi les déposants de dossiers de surendettement. Les familles monoparentales en particulier ont représenté une part deux fois plus élevée parmi les ménages surendettés (21%) qu’au sein des ménages dans leur ensemble. À noter que les femmes ont été légèrement plus nombreuses que les hommes (54%, contre 46%) à solliciter une commission de surendettement.

Autre enseignement de cette enquête typologique : en 2021, plus d’un quart (26%) des personnes surendettées étaient au chômage. Sans surprise, les employés, les ouvriers et les personnes sans activité professionnelle étaient surreprésentés par rapport à leur part dans la population française. Enfin, les trois quarts des ménages surendettés étaient locataires, une proportion presque deux fois supérieure à celle de l’ensemble des ménages français.