Carnets de l'Economie

Voitures diesel : les émissions de particules seraient bien plus élevées




Anton Kunin
15/01/2020

Le niveau d’émission de particules fines par les voitures, tel qu’il est mesuré par les tests d’homologation officiels, n’est que la partie immergée de l’iceberg. Les émissions réelles seraient beaucoup plus importantes, met en garde l’association Transport & Environment.


Des micro-particules non prises en compte lors des tests d’homologation officiels

Et si les tests d’homologation officiels ne mesuraient pas toute l’ampleur des émissions de particules fines par les voitures diesel ? C’est précisément la piste qu’avance l’association Transport & Environment. En cause, le phénomène de « régénération » des filtres des moteurs.

De quoi s’agit-il ? Lorsque le filtre posé sur le pot d’échappement est encrassé, celui-ce « se regénère ». Lors de ce processus, les particules contenues dans le filtre sont brûlées, et les micro-particules qui résultent de ce processus sont ensuite éjectées dans l’air ambiant. Problème : ce phénomène ne survient qu’occasionnellement, lorsque le filtre est très encrassé. Ainsi, sur une courte période, la voiture émet une quantité très importante de particules fines, un phénomène qui n’est jamais pris en compte lors des tests d’homologation officiels.

Moteurs diesel : 1,3 milliard de « régénérations » par an en Europe

D’après les tests réalisés par un laboratoire à la demande de Transport & Environment, la Nissan Qashqai et l'Opel Astra, la seconde et la quatrième voiture la plus vendue dans leurs catégories respectives, ont dépassé les limites légales d'émission de particules de 32 à 115% pendant les essais où la régénération de leur filtre a eu lieu. Selon Transport & Environment, en Europe plus de 45 millions de voitures diesel sont équipées de ces filtres, provoquant ainsi un total de 1,3 milliard de régénérations par an.

Transport & Environment milite pour que les tests d’homologation prennent en compte le phénomène de régénération des filtres. De plus, l’association incite les pouvoirs publics à légiférer pour que soient également prises en compte les émissions de micro-particules, ces particules très fines qui sont expulsées dans l’air lors de la régénération des filtres.