Carnets de l'Economie

Produits alimentaires : le pouvoir d'achat va souffrir




Aurélien Delacroix
24/04/2020

Le pouvoir d'achat des consommateurs français risque de subir une baisse conséquente, préviennent les professionnels du secteur de l'alimentation qui, depuis le confinement, ont absorbé les hausses de prix.


Des entreprises en difficulté

À la sortie du confinement, gare au pouvoir d'achat. Les entreprises agroalimentaires risquent de devoir augmenter leurs prix pour restaurer des marges et une rentabilité mis à mal par des « hausses de coût directement liées à l’augmentation des prix des matières premières, des coûts de maintenance des outils de production ou encore de l’achat des équipements de protection des salariés », explique l'Association nationale des industries agroalimentaires (Ania) dans le deuxième baromètre du secteur depuis un mois et le début du confinement. « Les entreprises agroalimentaires tiennent, mais à quel prix ? », s'inquiète l'organisation qui regroupe près de 18.000 sociétés du secteur.

Si l'inflation dans les rayons est « quasi-nulle », souligne l'Ania, c'est en raison des efforts des industriels qui absorbent la hausse des coûts. Elles sont comprises entre 3% et 16%, et elles grèvent actuellement la rentabilité des entreprises de l'agroalimentaire, déplore l'association. L'industrie a réalisé un effort « considérable » qui permet à la chaîne alimentaire de « tenir », mais le prix à payer risque d'être élevé pour les consommateurs français et leur pouvoir d'achat.

Le pouvoir d'achat va baisser

Richard Girardot, le président de l'Ania, s'interroge : « Tous les Français doivent en avoir conscience. Une nouvelle ère s’engagera lors de la sortie de crise, façonnée par une demande durablement modifiée du consommateur, dans ses choix, ses circuits d’achat, son pouvoir d’achat ». Autrement dit, le portefeuille des Français va être mis sous pression au moment des courses.

Pour ce qui concerne les entreprises de l'agroalimentaire, de 70 à 80% d'entre elles constatent des « baisses de chiffres d’affaires et une rentabilité fragilisée ». La situation est particulièrement difficile dans la restauration hors domicile, où la moitié des entreprises du secteur subissent une baisse d'activité atteignant « plus de 75% en valeur et en volume ». C'est tout un pan d'activité qui va avoir besoin de l'aide des pouvoirs publics pour tenir le choc de l'après-confinement.


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