Carnets de l'Economie

Prix agricoles : la juste rémunération n’est toujours pas une réalité dans la plupart des filières




Anton Kunin
19/06/2018

Même si les prix agricoles en France ont augmenté de 3 % en 2017, toutes les filières n’ont pas vu d’évolutions positives, et pour bon nombre de producteurs le compte n’y est toujours pas, peut-on conclure à la lecture de l’édition 2018 de l'« Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires » réalisé par FranceAgriMer.


Les prix des légumes et du blé ont baissé en 2017

Après les fortes baisses de 2014 et 2015 et la stagnation de 2016, les prix des produits agricoles ont globalement progressé en 2017, avec une hausse moyenne de 3% par rapport à 2016, révèle l’Observatoire annuel des prix et des marges de FranceAgriMer. Globalement, les prix augmentent dans l’ensemble des filières, sauf pour le blé dur et les légumes. Le prix du blé dur à la production a continué de baisser en 2017 (-7% par rapport au niveau déjà bas de 2016), et celui des légumes est également en baisse (-5%).

Sensiblement érodé en 2015 et 2016, le revenu des producteurs de lait de vache progresse grâce à l’augmentation du prix du lait et la stabilité des coûts de production. En 2017, le prix du lait a progressé de 13% en moyenne, mais cette hausse qui peut paraître impressionnante fait plus office de rattrapage après les baisses sensibles de ces dernières années que d’un véritable progrès.

Une maigre année 2017 pour la boucherie, mais du positif pour la filière du porc

Les prix des volailles et des fruits restent stables en 2017. Une relative amélioration s’observe sur les prix des animaux de boucherie (+3,6% sur les bovins, par exemple). Mais cette embellie ne permet toutefois pas de rémunérer correctement les éleveurs pour leur travail et leurs capitaux propres. Les comptes des industries de viande de boucherie montrent en général une diminution des marges nettes en 2017. Bonne nouvelle en revanche pour les éleveurs porcins : leur marge devient positive après plusieurs années déficitaires.

Pour la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), cette faiblesse de progression des marges (et donc des revenus des agriculteurs) est préoccupante. « Ce constat nous engage à tout faire pour rééquilibrer le rapport de force dans les relations commerciales et faire cesser cette guerre des prix dont les producteurs paient le prix fort », a réagi cette institution par communiqué peu après la présentation de l’Observatoire.