Carnets de l'Economie

Politique monétaire de la BCE : la baisse des taux aura lieu




Paolo Garoscio
16/02/2024

La Banque Centrale Européenne (BCE) se prépare à prendre des mesures qui pourraient marquer un tournant significatif pour l'économie de la zone euro. François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France et membre éminent du conseil des gouverneurs de la BCE, a partagé au journal belge L’Echo quelques détails précieux sur la direction que pourrait prendre la politique monétaire européenne dans les mois à venir.


Les taux de la BCE toujours à un niveau élevé

Actuellement, le taux de dépôt de la BCE se maintient à 4%, une décision qui reflète la stratégie de l'institution pour contrer l'inflation tout en soutenant l'économie. Cette prudence, soulignée par Christine Lagarde, présidente de la BCE, vise à éviter une baisse prématurée des taux qui pourrait, paradoxalement, alimenter l'inflation et contraindre à un resserrement ultérieur de la politique monétaire. Pour autant, selon le gouverneur de la Banque de France, la baisse des taux aura bien lieu.

François Villeroy de Galhau, dans son entretien accordé à L’Echo mi-février 2024, a mis en lumière trois "degrés de liberté" qui guideront la BCE : le timing de la première baisse des taux, le rythme de cet assouplissement, et jusqu'où les taux pourraient être réduits. Un cadre flexible pour adapter la politique monétaire aux dynamiques économiques en temps réel.

Quelle baisse et quand ? Le mystère reste entier

Le gouverneur de la Banque de France a souligné l'importance d'agir sans précipitation mais avec pragmatisme : « Il ne s'agit pas de se précipiter ; mais agir avec gradualisme et pragmatisme peut être préférable à décider trop tardivement et devoir ensuite surajuster. »

François Villeroy de Galhau a avancé plusieurs raisons pour justifier une action anticipée de la BCE. L'objectif est d'agir de manière proactive pour soutenir l'économie, en évitant les ajustements plus radicaux qui pourraient être nécessaires si l'action était retardée. « Le fait de disposer de ces trois degrés de liberté successifs peut être un argument de plus pour ne pas différer exagérément la première baisse », a-t-il expliqué. La perspective d'une baisse des taux par la BCE pourrait stimuler l'économie européenne en rendant le crédit plus accessible pour les entreprises et les consommateurs.