Carnets de l'Economie

Pétrole : l’OPEP augmente sa production et reste proche de la Russie




Paolo Garoscio
03/06/2022

La rumeur avait été lancée par le Wall Street Journal : certains membres de l’OPEP+, soit l’OPEP et ses alliés, pensait à exclure la Russie de l’accord de production de pétrole brut. Une manière de libérer de la marge de manœuvre et de se distancier du Kremlin, au centre de toutes les tensions depuis le début de la guerre en Ukraine. Mais la réunion du jeudi 2 juin 2022 s’est conclue différemment.


L’OPEP augmente plus que prévu sa production

Lors de la précédente réunion de l’OPEP+, les pays membres de l’organisation avaient conservé le principe d’une augmentation de la production journalière de brut de 400.000 barils par jour. Ce rythme a été fixé après la crise de la Covid-19 et devait se poursuivre jusqu’à atteindre le niveau de production pré-pandémie.

Jeudi 2 juin 2022, afin de répondre entre autres aux demandes des pays occidentaux, l’OPEP a annoncé que la production augmenterait dès juillet 2022 de 650.000 barils par jour. Une accélération, donc, qui vise à compenser la réduction de l’offre de pétrole russe sur le marché. Une baisse liée aux sanctions économiques et, notamment, à l’embargo européen sur le pétrole russe annoncé début juin 2022.

Une réorganisation du marché international de brut

La hausse de la production ne s’est toutefois pas accompagnée par une exclusion de la Russie de l’accord. L’Arabie saoudite a tenu à  confirmer son soutien au Kremlin, ce qui va surtout conduire à une réorganisation des flux des échanges.

Le pétrole russe, vendu moins cher, devrait être fortement apprécié en Asie du Sud-Est et en Chine puisqu’aucune sanction n’a été prise par les pays asiatiques à l’encontre de la Russie. Inversement, la production classique de l’OPEP devrait massivement être achetée par les pays occidentaux, Union européenne en tête. L’Asie disposera, de fait, d’un avantage économique majeur, payant moins cher matière première et énergie.