Carnets de l'Economie

Optimisation fiscale : Google a mis au chaud 20 milliards d’euros aux Bermudes




Aurélien Delacroix
06/01/2019

Les Bermudes sont décidément le paradis fiscal favori de Google. En 2017, le moteur de recherche y a transféré près de 20 milliards d’euros, au nez et à la barbe de pays aux législations fiscales moins généreuses.


Selon le quotidien néerlandais FD, Google a de nouveau mis à profit la technique d’optimisation fiscale connue sous le nom de « double irlandais et sandwich hollandais ». En 2017, l’entreprise américaine a fait transférer par une société-écran basée aux Pays-Bas une grosse partie des bénéfices engrangés par les filiales de Google en dehors des États-Unis. La société néerlandaise fait ensuite transférer ces sommes aux Bermudes, un paradis fiscal où les entreprises ne sont pas imposées. La somme est colossale : 19,9 milliards d’euros. Ce n’est cependant pas la première fois que Google exploite cette faille : en 2016, elle « protégeait » de la sorte 15,9 milliards d’euros, et encore 15,5 milliards l’année précédente.

Google a mis au chaud aux Bermudes des dizaines de milliards d’euros, depuis des années. Une situation parfaitement légale, se défend le groupe, qui explique avoir réglé un taux d’impôt effectif mondial de 26% durant les dix dernières années. Comme les autres multinationales du numérique et d’internet, les fameux GAFA, Google exploite les failles dans les législations fiscales : en Europe, ces grands groupes n’ont payé en moyenne que 9% d’impôt, contre 23% pour les autres. Un déséquilibre problématique, à l’heure où le débat sur l’équité fiscale bat son plein.

C’est pourquoi plusieurs pays européens, dont la France et le Royaume-Uni, ont décidé de mettre en place une taxe sur le chiffre d’affaires de ces mastodontes du numérique, sans attendre la décision de l’ensemble des États membres de l’Union européenne sur le sujet. Un débat au sein de l’OCDE est également engagé, mais là aussi une décision n’est pas attendue avant plusieurs mois, si jamais les pays parviennent à s’entendre sur un nouveau mécanisme.


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