Carnets de l'Economie

Mario Monti, professeur et homme de réseaux




La Rédaction
18/06/2012

Commissaire européen de 1994 à 2004, Mario Monti que l'on surnomme parfois, « le cardinal » inspire la confiance par sa pondération. Ses compétences acquises durant ses dix années comme commissaire européen, ainsi que son indépendance viennent appuyer son excellente réputation.


Mario Monti, professeur et homme de réseaux
Un ex-commissaire européen

Originaire de Lombardie, Mario Monti a fait ses études à l'université Bocconi à Milan, dont il sortira diplômé en économie et management, et s'envolera pour les États-Unis où il continuera sa formation à Yale. Mais ce dernier est aujourd'hui reconnu, pour ses dix années passées à Bruxelles, comme commissaire. C'est lui qui a mené de front la bataille contre Microsoft, et contribué à la victoire de la commission, obligeant ainsi Microsoft à verser une amende astronomique pour abus de position dominante. Il s'est ainsi, pendant ses dix années à Bruxelles, taillé une réputation d'homme de compétences et d'indépendance. Une réputation qui fait de lui l'homme sage de l'Italie. Homme de réseaux, Mario Monti est très apprécié par les élites, d'autant plus qu'il est maintenant apprécié du grand public. Après le carnaval quotidien du mandat Berlusconi, place bientôt au carême?

The Economist le surnomme « Super Mario »

En 2000, le magazine The Economist consacrait à Mario Monti, un article intitulé « Super Mario ». Un surnom évocateur de sa capacité à tout résoudre. Le magazine le décrit d'ailleurs comme un bureaucrate européen très puissant, l'un des plus influents. Ce dernier n'aime guère les polémiques, et si quelqu'un n'est pas en accord avec lui, son pouvoir de persuasion est tel, que tous finissent par lui donner raison. Son charisme lui confère une autorité naturelle sans qu'il n’ait jamais besoin d'élever la voix pour se faire entendre. Imperméable aux pressions, rien ne le pénètre, d'où son surnom de « cardinal ». Ainsi, quel que soit son interlocuteur, c'est dans la plus grande courtoisie que Mario Monti l’envoie à la guillotine, s'il estime que cela est nécessaire. C'est également de son expérience à Bruxelles qu'il tire cette image d'homme dur en affaire et impénétrable.

Un professeur aussi austère que les plans de redressement

Après l'affolement des marchés et la politique festive de Berlusconi, c'est tout naturellement que Mario Monti rassure. Loin des tumultes de la gouvernance italienne actuelle, ce dernier incarne le sérieux redresseur de torts, calme, pragmatique et incorruptible. Un déterminisme à faire avancer les choses dans l'intérêt général, qu'il tire d'une éducation stricte durant laquelle il a suivi l'enseignement des jésuites. Il est certain que si Mario Monti succède à Berlusconi, les médias n'auront plus beaucoup de choses à raconter, car sur les hommes sérieux, il y a peu d'encre à faire couler. Mario Monti fait son travail tel le professeur austère qu'il est, et quiconque s'adresse à lui n'est pas considéré différemment, selon que ce soit un ministre ou un patron d'entreprise. Non, les priorités du travail d’abord, et les familiarités ensuite, à l'image du patron de General Electric, Jack Welch qui lui lançait dans un entretien : « Call me Jack » et à qui Mario Monti répliqua qu'il le ferait lorsqu'il en aura fini avec le cas de son entreprise.


Tags : mario monti