Carnets de l'Economie

Marché immobilier : une accalmie se profile




Anton Kunin
11/05/2018

Selon Olivier Eluère, économiste au Crédit Agricole, une surchauffe du marché immobilier serait peu probable en 2018-2019. Bien au contraire, l’activité des acquéreurs devrait se modérer dans les années qui viennent.


Les propriétaires immobilier entendent bien le rester

Après la bataille, le répit ! À en croire une note d’analyse rédigée par Olivier Eluère, économiste au Crédit Agricole, malgré l’amélioration du contexte conjoncturel, un léger tassement du marché immobilier est attendu en France. Les premiers signes d’une accalmie apparaissent d’ailleurs déjà.

Après un bon début d’année, les ventes ont marqué le pas dans la seconde moitié de 2017. Au quatrième trimestre 2017, elles étaient même en recul de 3,8 % sur un an. Selon Olivier Eluère, cet attentisme des acheteurs était dû notamment aux incertitudes fiscales, concernant le maintien ou non du dispositif Pinel et du PTZ et le dénouement de la réforme de l’ISF. Ces variables sont aujourd’hui connues, et elles ne présagent rien de bon : l’impôt sur les plus-values et les prélèvements sociaux dus au moment de la vente son tout aussi élevés, ce qui fait que les propriétaires ne se dépêchent pas pour vendre leurs biens.

Les dispositifs d’incitation ne sont plus aussi intéressants

Autre facteur dissuadant les potentiels vendeurs : les rendements des placements financiers (hors actions) restent bas, tandis que et les marchés boursiers sont jugés relativement surévalués. Dans ce contexte, il reste toujours intéressant de continuer à être propriétaire et de toucher des loyers.

Les mesures incitatives ont, quant à elles, perdu de leur éclat. Le recentrage du PTZ et du dispositif Pinel sur les zones tendues a restreint le nombre d’acquéreurs qui auraient pu en profiter. D’autre part, avec la légère remontée des taux de crédit et une certaine accélération des prix des logements, la capacité d’achat des emprunteurs s’est effritée. Sur la base de tous ces facteurs, l’économiste s’attend à une baisse des ventes dans le neuf de 8 % par rapport au niveau de 2017. Et la tendance devrait encore s’accélérer, au point que le ralentissement atteigne le 15 % en 2020. 


Tags : immobilier








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