Carnets de l'Economie

Les Français veulent voir leurs impôts diminuer… quitte à rogner sur certains services publics




Anton Kunin
31/01/2024

Une enquête de Harris Interactive révèle un désir croissant des Français de voir leurs impôts diminuer, quitte à sacrifier certains services publics. Cette tendance souligne un désaccord notable sur la gestion actuelle des prélèvements fiscaux et sociaux en France.


Les Français sont prêts à accepter une baisse du financement de certains services publics

D'après une étude menée fin 2023 par Harris Interactive pour le Conseil des prélèvements obligatoires, une part significative des Français exprime une lassitude vis-à-vis du niveau actuel des impôts et cotisations sociales. En effet, 75% des sondés jugent cette charge trop pesante, et 63% estiment personnellement payer des trop d’impôts. Cette perception s'étend également aux cotisations sociales, 65% des répondants ayant le sentiment de payer trop.

Parallèlement, une fraction non négligeable de la population se dit prête à envisager une réduction des dépenses publiques pour alléger cette charge fiscale. Parmi eux, 30% seraient enclins à accepter une diminution des financements alloués à la santé, 29% aux retraites, 32% à la justice et la sécurité, 35% à l'éducation et 44% à la défense. Ces résultats suggèrent une volonté de rééquilibrer la balance entre les contributions fiscales et les bénéfices en services publics.

La confiance dans la bonne gestion fiscale est assez limitée en France

L'étude révèle également une confiance limitée des Français envers l'État concernant une utilisation efficace des recettes fiscales, seulement 32% des sondés exprimant leur confiance. Cette méfiance s'atténue lorsque la gouvernance se rapproche du citoyen, avec une confiance plus élevée envers les administrations de sécurité sociale (52%), les départements et régions (58%), et surtout les communes (68%). L'Union européenne recueille quant à elle une confiance légèrement supérieure à l'État, avec 37%.

Enfin, le sondage indique une tolérance relativement élevée vis-à-vis de la fraude fiscale en France. Moins de la moitié des interrogés (44%) considèrent qu'il n'est jamais justifiable de tricher sur les impôts et cotisations sociales. La fraude sociale est vue de manière similaire, avec 40% estimant inacceptable qu'un employeur ne déclare pas un salarié. Quant à l'expatriation fiscale, 28% des sondés la jugent injustifiable. Ces résultats soulignent un questionnement profond sur l'équité et l'efficacité du système fiscal français.


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