Carnets de l'Economie

Le marché de l'automobile plonge à nouveau en mai




Aurélien Delacroix
01/06/2020

Le marché automobile français a souffert du confinement en mai, mais les constructeurs ont relevé une légère embellie par rapport aux mois de mars et d'avril.


Recul de plus de 50% des immatriculations neuves

Il s'est immatriculé 96.310 voitures neuves pour les particuliers en mai. Un volume en recul de 50,3% par rapport au même mois de l'an dernier. Cette chute s'explique aisément : les concessionnaires n'ont pu rouvrir leurs portes que le 11 mai. De plus, les Français ne se sont pas forcément précipités pour acheter une nouvelle voiture. Malgré tout, le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA) voit une embellie alors que les immatriculations automobiles se sont littéralement effondrées en mars (-72%) et en avril (-88,8%). L'organisation a observé une « nette reprise » fin mai : le système de distribution, celui de livraison et les commandes se sont débloqués. De fait, ce sont surtout les livraisons qui ont permis au mois de mai de ne pas sombrer complètement. Le 19 mai, plus de 7.000 immatriculations ont été enregistrées ce qui se rapproche des niveaux d'avant le confinement.

Les constructeurs automobiles doivent donc faire le dos rond et espérer des jours meilleurs. Le groupe Renault accuse une baisse de ses immatriculations de 50%, tandis que PSA encaisse une dégringolade de 56% avec des marques Peugeot, Citroën et Opel particulièrement touchées. Mais c'est le cas pour l'ensemble des constructeurs : Fiat affiche -70,5%, Volkswagen -45,7%, Ford -47,6%… Parmi les groupes qui parviennent à ne pas complètement plonger se trouvent Skoda avec -37% ou encore Toyota (-31,5%).

Reprise de l'activité fin mai

Le gouvernement a mis en place un plan de relance pour le marché automobile, avec des primes à la conversion et des bonus plus intéressants. Des opérations de promotion vont également être lancées par les constructeurs pour redémarrer les ventes. Le mois de juin sera crucial pour l'ensemble du secteur : depuis le 2 juin, il est possible de se déplacer plus facilement.

Mais l'impact sur l'industrie est profond. Renault a annoncé un plan d'économies qui va nécessiter la suppression de 4.600 emplois en France. Le CCFA relève lui que les perspectives restent très floues pour l'année 2020, avec des estimations oscillant entre -20% et -30%. Mais cela évoluera en fonction de la pandémie et du déconfinement.