Carnets de l'Economie

La crise du Covid a détruit 4 fois plus d’emplois que celle de 2009




Anton Kunin
02/02/2021

La crise du Covid-19 a eu un lourd impact sur le marché du travail : 255 millions d’équivalents temps plein ont été détruits au cours de l’année 2020, estime l’Organisation internationale du travail (OIT). C’est 4 fois plus qu’au cours de la crise économique de 2009.


8,8% des heures travaillées supprimées en 2020 à travers le monde

Si la crise du Covid-19 a eu un impact sur le PIB de la quasi-totalité des pays du monde, son pendant humain, à savoir la suppression de millions emplois, a pesé tout autant. D’après la dernière estimation de l’Organisation mondiale du travail, 255 millions d’emplois (en équivalents temps plein) ont été détruits à travers le monde en 2020. En volume horaire on parle 8,8% des heures travaillées supprimées, ces heures « perdues » se répartissant de manière égale entre emplois supprimés et réduction des heures travaillées.

Toujours selon l’Organisation mondiale du travail, une telle ampleur de destruction d’emplois n’avait pas été observée depuis la Grande dépression des années 1930. Et, bien sûr, on parle d’un phénomène dont l’impact est bien plus important que celui de la crise économique de 2009 : 4 fois plus d’emplois ont été supprimés en 2020 par rapport à 2009.

Le Covid-19 continuera de peser lourdement sur le marché du travail en 2021

Vers la fin de l’année 2020, la situation sur le marché du travail s’est quelque peu améliorée : au quatrième trimestre 2020, le nombre d’heures travaillées était inférieur de 4,6% à celui constaté sur la même période en 2019, soit 130 équivalents temps plein perdus, contre 255 millions sur l’ensemble de l’année 2020 en moyenne. Il n’empêche que début 2021, 77% des actifs étaient toujours concernés par une suppression (totale ou partielle) de leurs heures travaillées (contre 85% au plus haut de la crise sur le marché du travail, en juillet 2020). À noter que les suppressions d’heures travaillées ont davantage concerné les femmes que les hommes (5% de plus de femmes que d’hommes concernées) et les jeunes (+8,7% par rapport aux travailleurs plus âgés).

S’agissant des perspectives pour 2021, dans son scénario principal l’OIT s’attend à ce que, sur l’ensemble de l’année, le nombre d’heures travaillées diminue de 3% par rapport à l’avant-Covid (soit le quatrième trimestre 2019), ce qui correspond à 90 équivalents temps plein. Quant au scénario pessimiste, l’organisation prédit qu’en 2021 le nombre d’équivalents temps plein soit inférieur de 130 millions par rapport à l’avant-Covid.