Carnets de l'Economie

LGV Paris-Bordeaux : l’incertitude plane quant à sa rentabilité




Anton Kunin
03/07/2017

Alors que la SNCF vient d’inaugurer en grande pompe une nouvelle ligne à grande vitesse entre Paris et Bordeaux, son équilibre économique reste incertain.


La SNCF paiera des péages à Vinci pendant 44 ans

La nouvelle ligne ferroviaire inaugurée le samedi 1er juillet 2017 réduit considérablement le temps de parcours. Bordeaux se trouve désormais à 2h04 de Paris, contre 3 heures auparavant. Ce gain de temps a été rendu possible par la construction de voies nouvelles. Mais ce chantier, présenté certes comme un succès par la SNCF, est un rappel cruel de l’abîme auquel son endettement colossal a conduit la compagnie ferroviaire.

Afin de ne pas creuser davantage le déficit de la SNCF, l’État a décidé en 2007 de monter un partenariat public-privé confiant à Lisea, une filiale du groupe Vinci, la construction puis la mise en location pendant 44 ans de la ligne. Afin d’y faire circuler ses trains, la SNCF paie désormais des péages « très, très élevés », selon Guillaume Pepy, le Président de la SNCF. À tel point que la SNCF a d’ores et déjà inscrit dans son budget 2017 un déficit opérationnel de 90 millions d’euros pour le seul second semestre 2017.

Paris-Bordeaux : 2,4 millions de passagers en plus en 2019 ?

Pour la SNCF, il n’y a donc plus de doutes : la nouvelle ligne Paris-Bordeaux doit devenir rentable le plus rapidement possible. En conséquence, le prix moyen d’un billet a augmenté de 10 euros sur cette nouvelle ligne.

Mais la compagnie ferroviaire compte également augmenter son trafic passagers grâce à l’ouverture à une nouvelle clientèle. Afin de convaincre les adeptes du Paris-Bordeaux à bord d’avion d’adopter le train, la SNCF a réaménagé considérablement ses horaires. Désormais, ce sont 33 allers-retours par jour qui seront assurés par train, dont 18 sans arrêt. En direction de Bordeaux la SNCF vise à l’horizon 2019 près de 2,4 millions de passagers supplémentaires.