Carnets de l'Economie

L'immobilier ancien face à sa première baisse des prix en 8 ans




Aurélien Delacroix
31/05/2023

L'immobilier ancien a enregistré la première baisse des prix depuis 2015. Au cœur de ce phénomène, on retrouve principalement les difficultés croissantes que rencontrent les ménages français pour contracter des emprunts.


Des taux d'intérêt qui aggravent la situation

L'année 2023 s'annonce difficile pour le marché de l'immobilier ancien en France. Pour la première fois depuis 2015, une baisse des prix est observée au premier trimestre, une tendance qui semble indiquer une crise à venir. Les chiffres sont clairs : une baisse de 0,2% par rapport au trimestre précédent et une hausse annuelle en nette décélération à 2,7%, comparée à une hausse de 4,6% fin 2022. Les principaux acteurs du marché identifient un frein majeur à cette dynamique : les difficultés d'emprunt des ménages français.

En effet, la remontée rapide des taux d'intérêt et l'inflation ont un impact majeur sur la capacité des ménages à emprunter pour acquérir un bien immobilier ancien. Cette conjoncture défavorable affecte considérablement les aspirations des Français à devenir propriétaires. Selon Elodie Frémont, présidente de la commission statistiques des Notaires du Grand Paris, le nombre de transactions a même baissé de 1,12 million à la fin 2022 à 1,07 million au premier trimestre 2023.

Des conséquences palpables sur le marché de l'immobilier ancien

Selon les professionnels, la hausse des taux d'intérêt est le reflet direct de la réduction de la capacité d'emprunt des ménages français face à l'acquisition d'un bien immobilier ancien. Ce phénomène se fait particulièrement sentir à Paris et en Île-de-France, où les prix des biens immobiliers anciens et des appartements connaissent une baisse notable. En revanche, en province, le marché de l'immobilier ancien reste relativement stable avec une légère augmentation de 0,1% au premier trimestre 2023.

Dans le même temps, l'impact de nouvelles réglementations environnementales se fait sentir, avec une augmentation des transactions concernant des logements mal classés sur le plan énergétique. Les ménages français, déjà mis à mal par des conditions d'emprunt difficiles, pourraient donc se voir confrontés à un marché de l'immobilier ancien à deux vitesses.