Carnets de l'Economie

L'État se dit prêt à aider la SNCF




Aurélien Delacroix
04/05/2020

L'État n'a rien contre l'idée d'aider la SNCF. Mais avant de s'engager, le gouvernement a besoin de connaitre les chiffres des pertes enregistrées durant la période de confinement.


2 milliards d'euros de pertes

Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, a tiré la sonnette d'alarme ce week-end, en annonçant que l'entreprise avait perdu 2 milliards d'euros en raison des mesures de confinement. Un manque à gagner qui s'ajoute au milliard perdu l'an dernier à cause des grèves contre la réforme des retraites. De quoi alimenter la spirale de la dette… « La notion d'un plan d'aides à la SNCF ne me paraît pas déraisonnable », a ajouté le dirigeant, rappelant les précédents d'Air France et de Renault. Réagissant sur France 3 ce dimanche, Jean-Baptiste Djebarri le secrétaire d'État aux Transports a expliqué que « tant que nous n'avons pas une vision extrêmement précise du coût qu'aura porté le coronavirus sur la SNCF, d'ailleurs tant que nous ne connaissons pas non plus la dynamique de reprise, notamment de l'offre TGV, nous n'avons pas une vision suffisamment précise pour rentrer dans ce type de discussion avec la SNCF ».

Le secrétaire d'État a demandé à Jean-Pierre Farandou de produire une trajectoire financière à jour, puis « nous aurons cette discussion ». Reculer pour mieux sauter en quelque sorte, mais avec toutes les informations disponibles. Gérald Darmanin, qui était l'invité de Radio J, s'est fait plus précis. Il reste encore beaucoup d'inconnues dans le bilan initial dressé par le PDG de la SNCF, ce d'autant qu'on ignore comment les Français vont réagit au déconfinement, a-t-il ajouté.

100.000 agents au chômage partiel

Difficile dans ces conditions de prévoir un plan d'aides dont « on ne connait pas le montant d'intervention ». « Nous aiderons la SNCF », a-t-il assuré. Tout en prévenant que chacun devait faire des efforts car « l'État ne peut pas tout compenser à l'euro près pour tout le monde ». Le ministre de l'Action et des Comptes publics rappelle aussi que les pouvoirs publics ont déjà beaucoup aidé la SNCF, « puisque que plus de 100.000 agents de la SNCF sont en chômage partiel payé par l'État ».

Concernant les éventuelles suppressions d'emploi évoquées par Jean-Pierre Farandou, Gérald Darmanin a indiqué que « quand l'État intervient, [il] est évidemment attentif au sort de l'emploi. Tout ce que nous faisons c'est pour éviter évidemment des licenciements ». Des propos qui semblent indiquer que le gouvernement n'a pas vraiment l'intention de soutenir des suppressions d'emplois à la SNCF, peut-être pour éviter de nouveaux conflits sociaux.


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