Carnets de l'Economie

Inflation : pas d’explosion en France selon Standard&Poor’s




Paolo Garoscio
25/06/2021

Après la réouverture des activités, au niveau mondial, une inquiétude grandit : celle de l’inflation. Trop basse, elle pourrait conduire à des difficultés dans la reprise économique ; trop élevée, elle pourrait impacter négativement la consommation, moteur de l’économie dans les pays développés. En France, pour Standard&Poor’s, il ne devrait pas y avoir de gros problèmes.


Une inflation idéale en France et en Europe ?

Pixabay/stevepb
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La publication, le 24 juin 2021, de l’Economic Outlook Europe Q3 2021 par Standard&Poor’s dévoile une tendance inflationniste réelle mais qui n’est pas problématique. Pour rappel, la Banque Centrale Européenne (BCE) vise un niveau d’inflation proche mais inférieur à 2% par an, niveau jugé comme idéal pour les économies avancées. En 2021, ce sera le cas : dans la Zone euro, selon S&P, l’inflation sera de 1,8%. Elle restera supérieure à 1% les trois années suivantes : 1,4% en 2022, 1,5% en 2023 et 1,6% en 2024.

La France verra ses prix à la consommation augmenter également, mais moins que la moyenne européenne : 1,4% en 2021, puis elle passera de 1,3% en 2022 à 1,5% en 2024 selon les projections de l’agence de notation. Une bonne nouvelle pour l’économie, mais pas pour les épargnants si le gouvernement n’opte pas pour une hausse du taux de rémunération des livrets défiscalisés qui reste à 0,5% par an.

La croissance sera au rendez-vous mais va rapidement ralentir

Ce sont les consommateurs allemands qui ont de quoi s’inquiéter : avec une inflation attendue à 2,5% en 2021 par S&P, le niveau dépasse les objectifs de la BCE. Mais la hausse des prix va rapidement retomber à des niveaux plus normaux, entre 1,5% et 1,7%.

Côté croissance, S&P confirme le rebond de la Zone euro pour 2021 et 2022 (4,4% et 4,5% annuels respectivement), mais avec une baisse sous les 2,5% dès 2023 et même sous 2 % en 2024. En France, la situation sera similaire : S&P prévoit une croissance de 5,6% pour 2021, niveau inférieur aux dernières prévisions de la Banque de France de juin 2021, puis une baisse à 4,2%, 2 % et 1,7% respectivement en 2022, 2023 et 2024.