Carnets de l'Economie

Evaluer la valeur économique des compléments alimentaires




La Rédaction
31/08/2015

De plus en plus de médicaments allopathiques sont aujourd’hui déremboursés, partiellement ou totalement, provoquant souvent la colère de leurs consommateurs. Face à cette tendance sociale lourde, apparaît une tendance de fond en faveur de la prévention sur le long terme et des compléments alimentaires. La valeur économique de cette alternative, en plus de son intérêt pour la santé, apparait comme bien souvent sous-estimée.


Healthgage / Flickr (cc)
Healthgage / Flickr (cc)
Le déremboursement en 2015
 
En 2015, ce ne sont pas moins de 600 médicaments qui seront dé-remboursés, parmi lesquels 5 contre l’arthrose, maladie très répandue en France (10 millions de français sont touchés). La colère des utilisateurs fait écho à l’inquiétude des médecins : si le déremboursement présente des inconvénients financiers pour les consommateurs, il risque également d’amener les médecins à opter pour des médicaments remboursés, mais avec plus d’effets secondaires, donc de risques potentiels, surtout concernant les personnes âgées, majoritairement concernées par l’arthrose.
 
Si les inconvénients de cette politique sont évidents, quelques points positifs peuvent néanmoins être dégagés. Parmi ceux-ci, l’incitation à trouver d’autres méthodes de soin ou de prévention : meilleure information, meilleure hygiène de vie, meilleure alimentation… toutes les pistes sont possibles. Devant une modification forcée des habitudes de santé, quelles solutions pourraient désormais être à la portée des consommateurs ? Dans le domaine de la santé, les solutions  concrètes et fiables ne manquent pas. Ainsi, les compléments alimentaires, plébiscités par les Français (le marché représente 1 milliard d’euros en 2014 et 20 à 25 % de la population Française sont consommateurs), apparaissent comme une alternative santé fiable et durable, à condition qu’elle soit encadrée par des professionnels de santé.
 
Le rôle des compléments alimentaires sur le long terme
 
Aux Etats-Unis, le dernier rapport  du cabinet économique Frost & Sullivan intitulé « Réduction des coûts de soin de santé par l’utilisation ciblée de suppléments alimentaires » montre qu’il est bel et bien possible de réduire les risques de maladies et d’hospitalisation en consommant de façon ciblée et intelligente des compléments alimentaires. Ainsi à titre d’exemple, alors que 75 % des budgets santé américains sont alloués aux traitements des pathologies, la simple consommation quotidienne de calcium et vitamine D chez les femmes de plus de 55 ans permettrait de réaliser 1,5 milliard de dollars d’économies par an. Des tests ont également été réalisés au Canada sur l’incidence des compléments alimentaires dans le cadre de maladies cardio-vasculaires et du syndrome métabolique. Résultat ? Par la naturopathie et les compléments naturels, on observe une diminution de 17 % des risques.
 
La prévention, oui, mais comment amorcer le conseil nécessaire à la prévention et comment promouvoir les changements de comportements de consommation des produits santé qu’elle induit ? Par des médecins ? Par des vendeurs de magasins diététiques ? Par des spécialistes des médecines naturelles ? Michel Pierre, herboriste référent dans l’univers de la médecine naturelle, reconnaît lui-même  : « le nombre de naturopathes et de phytothérapeutes explose », de même que la demande de soins naturels de la part de ses clients, à l’Herboristerie du Palais Royal. « Huiles essentielles, gélules, fleurs de Bach, macérations… » se retrouvent désormais aux côtés des plantes. De son côté, le professeurs Kieffer, directeur de l’école de naturopathie Cénato, propose des formations destinées à familiariser le grand public, clients ou vendeurs, avec l’immense variété de choix dans les compléments alimentaires. De toute évidence une prise de conscience de la valeur économique de cette prévention est nécessaire pour promouvoir une action concertée de tous les acteurs de la filière et ainsi démultiplier le succès des compléments alimentaires.
 
Formation et partage des connaissances
 
Sensibiliser, éduquer, prouver qu’un complément alimentaire n’a rien d’un gadget destiné à aider à perdre quelques kilos, mais un véritable outil de santé. « Le marché est d’ores et déjà très encadré et ne laisse aucune place à l’amateurisme. Chaque mise sur le marché est précédée d’une notification obligatoire à la DGCCRF. Les règles de traçabilité et d’étiquetage sont, elles aussi, très strictes » », précise Philippe Laratte, président du distributeur de compléments alimentaires Boutique Nature. Spécialiste des compléments alimentaires naturels, Boutique Nature fait figure dans la filière de category manager, ayant un regard à la fois sur la conception des produits en amont de la chaine de valeur, mais aussi sur les conseils qui seront donnés en aval, au niveau des circuits de distribution finaux. Pas question de jouer les apprentis sorciers avec le marché du complément alimentaire pour Philippe Laratte : « nous avons un devoir d'information accru vis-à-vis du consommateur, mais aussi vis-à-vis des détaillants qui distribuent nos produits et se positionnent donc comme des prescripteurs. »
 
Rappelons que ce marché pèse à lui tout seul 25 000 emplois, directs ou indirects, ainsi que le rappelle Alban Maggiar, président de l’EHPM et ancien président du SYNADIET, le Syndicat National des Compléments Alimentaires. Près d’un français sur deux consomme des compléments alimentaires. « Il s’agit de produits de santé », insiste Philippe Laratte, « et tous les acteurs du marché ont bien conscience de leurs responsabilités  et de ce que cela induit en termes de formation et d’expertise ». Formation, expertise et conseil, des éléments que les consommateurs recherchent dans les magasins bio, ainsi que l’a remarqué Patrick Prohet, directeur du développement de la franchise Eau Vive, « notamment en ce qui concerne les compléments alimentaires ». Cette chaîne de magasin compte d’ailleurs parmi ses détaillants des anciens spécialistes du secteur pharmaceutique.
 
Le système médical « classique » se voit donc remis en question par une nouvelle forme de soins naturels, qui obéissent d’ailleurs aux mêmes mesures de pharmacovigilance et toxicovigilance que les médicaments pharmaceutiques. Les compléments alimentaires, encadrés par les professionnels de santé les prescrivant et les conseillant, présentent des avantages certains à plusieurs niveaux, des détaillants aux consommateurs, en passant par la Sécurité Sociale et l’emploi. Une valeur économique de poids ! 











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