Sécurité sociale : un déficit qui s’aggrave
La Sécurité sociale reste un pilier de la protection collective, mais sa situation financière devient critique. En ce début de novembre 2025, la Cour des comptes a dressé un diagnostic sévère sur la densité et l’ampleur du déficit, tout en soulignant les risques d’un mécanisme de financement de plus en plus fragile. La Cour des comptes constate que pour 2025, le déficit des régimes obligatoires de base (Robss) et du Fonds de solidarité vieillesse (FSV) atteindrait 23 milliards d’euros, soit une hausse de 7,7 milliards par rapport à 2024. Cette dégradation est d’autant plus marquée qu’en deux ans, le déficit a doublé.
Cette évolution traduit un écart croissant entre les dépenses et les ressources : les dépenses sont projetées en hausse de +3,6% en 2025, alors que les recettes avancent à seulement +2,5%. Toutefois, seuls les régimes obligatoires de base sont couverts par ce rapport (hors assurance chômage, hors régimes complémentaires), ce qui signifie que le trou global pourrait être encore plus large.
La présence d’un tel déficit — ou « trou » récurrent — met en lumière le déséquilibre structurel du modèle : une seule branche affiche un excédent, celle de la famille, tandis que les autres, maladie, vieillesse notamment, sont dans le rouge.
Cette évolution traduit un écart croissant entre les dépenses et les ressources : les dépenses sont projetées en hausse de +3,6% en 2025, alors que les recettes avancent à seulement +2,5%. Toutefois, seuls les régimes obligatoires de base sont couverts par ce rapport (hors assurance chômage, hors régimes complémentaires), ce qui signifie que le trou global pourrait être encore plus large.
La présence d’un tel déficit — ou « trou » récurrent — met en lumière le déséquilibre structurel du modèle : une seule branche affiche un excédent, celle de la famille, tandis que les autres, maladie, vieillesse notamment, sont dans le rouge.
Une baisse des recettes qui crée une « situation soutenable dans la durée »
Le rapport de la Cour identifie plusieurs moteurs de cette dégradation : d’une part un affaissement conjoncturel des recettes, lié au ralentissement de la croissance et à une composition défavorable pour les ressources sociales ; d’autre part, une dynamique de dépenses toujours vigoureuse, en particulier dans la santé. Sur l’ONDAM — l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie — la Cour note une « nouvelle dégradation », notamment sur les soins de ville (+0,7 milliards d'euros de dérapage), alors même que l’ONDAM 2025 est prévu au niveau voté dans la LFSS.
L’institution insiste sur le fait que la trajectoire retenue pour les années 2026-2029 « ne se redresse pas » : selon ses projections, le déficit resterait près de 17 milliards d’euros annuels, ce qui générerait une dette sociale supplémentaire de plus de 100 milliards d’euros d’ici 2029. « Une telle situation n’est pas soutenable dans la durée », pointe la Cour des comptes. Enfin, elle alerte sur un « risque sérieux de liquidité » pour l’Acoss, du fait de l’accumulation des besoins de financement et de l’épuisement des marges de manœuvre.
L’institution insiste sur le fait que la trajectoire retenue pour les années 2026-2029 « ne se redresse pas » : selon ses projections, le déficit resterait près de 17 milliards d’euros annuels, ce qui générerait une dette sociale supplémentaire de plus de 100 milliards d’euros d’ici 2029. « Une telle situation n’est pas soutenable dans la durée », pointe la Cour des comptes. Enfin, elle alerte sur un « risque sérieux de liquidité » pour l’Acoss, du fait de l’accumulation des besoins de financement et de l’épuisement des marges de manœuvre.
La Cour des comptes appelle une réforme de fond de la Sécurité sociale
Pour sortir de cette impasse, la Cour propose plusieurs orientations. Elle considère nécessaire « la définition d’une trajectoire pluriannuelle crédible de retour vers l’équilibre des comptes sociaux ». Le PLFSS 2026 prévoit un effort budgétaire de 11 milliards d’euros (9 milliards d’économies en dépenses, 2 milliards de recettes), dans l’objectif de ramener le déficit à 17,5 milliards d’euros en 2026. Mais la Cour souligne que le scénario macro-économique est qualifié de « volontariste » par le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) et que l’effort reste concentré sur un petit nombre de mesures à fort rendement, ce qui accroît le risque d’échec.
Par ailleurs, l’idée d’un recours plus large à la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades) est évoquée : prolonger sa durée au-delà de 2033 pourrait être une voie, mais seulement si préalablement est fixée une trajectoire crédible de retour à l’équilibre.
Au final, la Cour insiste sur la nécessité d’un pilotage renforcé, d’un financement cohérent et d’une réforme de fond, faute de quoi le « trou » de la Sécurité sociale continuera de peser sur les finances publiques.
Par ailleurs, l’idée d’un recours plus large à la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades) est évoquée : prolonger sa durée au-delà de 2033 pourrait être une voie, mais seulement si préalablement est fixée une trajectoire crédible de retour à l’équilibre.
Au final, la Cour insiste sur la nécessité d’un pilotage renforcé, d’un financement cohérent et d’une réforme de fond, faute de quoi le « trou » de la Sécurité sociale continuera de peser sur les finances publiques.












