Carnets de l'Economie

Défaillances d'entreprises, les TPE et les PME trinquent




Aurélien Delacroix
16/10/2024

La France a enregistré une hausse de 20 % des défaillances d'entreprises sur un an au troisième trimestre 2024. Si les PME de plus de 50 salariés subissent un choc important, des signes de stabilisation sont observés dans certains secteurs. Néanmoins, le nombre de faillites reste à un niveau élevé, impactant notamment les petites structures et l’emploi.


Hausse globale des défaillances d'entreprises

Le cabinet Altares a révélé que la France comptait 13.429 défaillances d'entreprises au troisième trimestre 2024, soit une hausse de 20 % par rapport à l’année précédente. Toutefois, des « signaux rassurants » se dessinent, selon le cabinet, avec une tendance à la baisse des défaillances observée ces derniers mois. En effet, alors que le deuxième trimestre enregistrait 16.400 défaillances, la diminution récente pourrait témoigner d’une forme de résilience, particulièrement dans certains secteurs comme le commerce de détail et les services à la personne.

Le secteur de la construction, bien qu’affecté par un contexte économique tendu, montre lui aussi des signes de résistance. « Le retour d’activités B2C vers du mieux, notamment pour le commerce de détail et les services à la personne, est un facteur encourageant », indique Altares. Cela pourrait expliquer pourquoi certains secteurs enregistrent des améliorations, à l’image du commerce de détail d’habillement, qui malgré un bilan toujours négatif, fait « mieux que la moyenne globale » avec une hausse de 16 %.

Cependant, ces signes positifs doivent être nuancés par la réalité des chiffres. Si la tendance à la baisse se confirme, le niveau de sinistralité reste proche de celui observé durant les étés 2013 à 2015, juste en dessous du plafond des 14.000 défauts.

Les PME de plus de 50 salariés sont les plus durement touchées. Le nombre de procédures ouvertes pour ces entreprises a augmenté de 47 %, représentant une menace directe pour près de 52.000 emplois au cours de ce trimestre. « Le principal signal d'alarme concerne la situation des PME de plus de 50 salariés », souligne le cabinet. Ces entreprises, lorsqu’elles font face à des difficultés, engendrent des conséquences lourdes sur l'emploi et l’économie locale.

Les PME en difficulté et l’emploi menacé

En revanche, les petites entreprises (TPE) restent les plus représentées dans les statistiques. Près de 86 % des défaillances concernent des entreprises de moins de cinq salariés, soit 11.600 petites structures, en augmentation de 20 % par rapport à l’année précédente. Ces TPE, souvent les plus vulnérables aux aléas économiques, subissent de plein fouet les pressions du marché, notamment avec 70 % d’entre elles qui font l’objet d’une liquidation directe.

Pour les PME de moins de cinquante salariés, le tableau est légèrement plus favorable. Si le nombre de défaillances est en hausse de 13 %, la poursuite d'activité reste souvent privilégiée. Moins de la moitié de ces entreprises sont directement liquidées, offrant ainsi une perspective de maintien d'emploi pour une partie de la main-d'œuvre.

Même si l’augmentation des défaillances a ralenti dans certains secteurs, le contexte économique global reste fragile. À la fin septembre, le nombre de défaillances d'entreprises sur douze mois atteignait un record de 66.000, dont plus de 64.000 cessations de paiement, d’après Altares. Ces chiffres, bien que préoccupants, restent en ligne avec les moyennes historiques de la période post-Covid, où la France comptabilisait environ 45.500 défaillances par an.

Thierry Millon, directeur des études Altares, se veut toutefois prudent sur l’avenir. Selon lui, la situation « reste tendue » pour les PME de plus de 50 salariés et les ETI. Cette fragilité est particulièrement préoccupante pour les emplois qui en dépendent, dans un contexte où le soutien à ces entreprises devient crucial pour maintenir une dynamique économique et éviter des disparitions massives d’entreprises.










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