Carnets de l'Economie

Cliniques privées : les facturations abusives restent monnaie courante




Anton Kunin
24/05/2019

Cinq ans après les premières révélations et un rappel à l’ordre de la CNAM, les cliniques privées continuent de pratiquer des facturations abusives, constate la Direction Générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).


Facturations abusives : tout un florilège de méthodes

Se faire soigner dans une clinique privée peut réserver des surprises. Si les établissements sont clairs sur les tarifs des actes médicaux, certains en revanche n’hésitent pas à rajouter diverses prestations, facturées en sus bien sûr, et de manière totalement illégale.

Et là, l’imagination du personnel des cliniques n’a pas de limites : forfaits pour démarches administratives, forfaits ambulatoires, facturation de la prise de contact avec la mutuelle, de la réservation par téléphone d'un taxi et même de la mise à jour de la carte vitale. Par ailleurs, certaines cliniques facturent en sus une chambre particulière, alors que d’autres disposent de numéros surtaxés, ce qui est là encore illégal.

Sur les 200 cliniques privées contrôlées, la moitié pratiquaient des facturations abusives

« Force est de constater aujourd’hui que ces pratiques, loin d’avoir cessé, se sont au contraire développées et généralisées. Tous les grands groupes ainsi que des cliniques indépendantes pratiquent désormais des facturations abusives », dénoncent dans un communiqué commun les associations France Assos Santé, UFC-Que Choisir, UNAF (Union Nationale des Associations Familiales), Familles Rurales, la Confédération Syndicale des Familles, FNATH (Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés), UFC-Que Choisir et la CLCV (Consommation, Logement et Cadre de Vie).

Ces nouvelles constations ont été faites par la Direction Générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) sur la période du 1er juillet 2017 au 30 septembre 2018. Sur les 1 000 cliniques privées que compte la France, 200 établissements ont été étudiés, sur lesquels la moitié présentaient des anomalies. Mais relativisons un peu : cela ne veut pas dire qu’une clinique privée sur deux pratique ces facturations abusives. Car comme toujours lors de ses contrôles, la DGCCRF cible les établissements les plus susceptibles de présenter des anomalies.