Carnets de l'Economie

Carrefour face à la "Shrinkflation" : des étiquettes pour plus de transparence




Paolo Garoscio
08/09/2023

La "shrinkflation", phénomène grandissant dans le secteur agroalimentaire, suscite de nombreuses interrogations. Carrefour, acteur majeur de la distribution en France, a décidé de se positionner activement pour garantir une transparence accrue à ses clients.


Carrefour vs shrinkflation : qui va gagner ?

La "shrinkflation" désigne une tactique employée par certains producteurs agroalimentaires. Elle vise à diminuer discrètement la quantité d'un produit tout en conservant un prix de vente inchangé. Bien que cette approche soit légale si le poids indiqué est ajusté, elle peut induire les consommateurs en erreur.

Dans une optique de transparence, Carrefour a pris l'initiative d'instaurer une démarche de transparence. L'enseigne va introduire, le 11 septembre 2023, des étiquettes spéciales, de teinte orangée, sur les produits touchés par la "shrinkflation". Ces labels précisent que le produit a subi une réduction de son grammage tout en voyant son coût, fixé par le fournisseur, augmenter. Par cette action, Carrefour manifeste également sa volonté de renégocier ces tarifs auprès des fournisseurs. En leur mettant la pression.

La shrinkflation cachée bientôt interdite ?

Plusieurs produits ont été identifiés comme étant concernés par cette pratique. Parmi eux, on note des dosettes de café Dolce Gusto, des chips de la marque Lay's, ou encore une mayonnaise de la marque Amora. Ces produits ont vu leur contenance diminuer tout en subissant, pour certains, une augmentation de tarif.

La démarche de Carrefour s'inscrit dans un contexte plus large de prise de conscience de la shrinkflation. Le gouvernement, représenté par Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, envisage de mettre en place une législation plus stricte. Un projet de loi, prévu pour octobre 2023, vise à imposer un affichage clair des modifications de poids ou de contenu pour les produits présentant un emballage similaire. Une réponse à ce que le ministre de l’Economie a qualifié tout simplement « d’arnaque », malgré la légalité de la pratique.