Supprimer un jour férié pour redresser les comptes : un signal plus qu’un levier budgétaire ?
C’est sur le terrain hautement symbolique des jours chômés que François Bayrou a choisi d’ouvrir le bal des annonces. « La France est l’un des pays avec le plus grand nombre de jours fériés. Il n’est pas aberrant, en période de crise, d’interroger ce modèle », a-t-il affirmé dans son allocution le 15 juillet 2025. Deux jours sont dans le viseur : le lundi de Pentecôte — déjà travaillé dans le cadre de la « journée de solidarité » instaurée en 2004 — et le 8 mai.
Mais cette mesure, qui pourrait rapporter entre 3 et 4 milliards d’euros selon les estimations rapportées par Le Parisien, ne constitue qu’une fraction des économies visées. Son impact économique réel est discutable, car elle repose sur l’hypothèse contestée d’un gain de productivité mécanique.
Mais cette mesure, qui pourrait rapporter entre 3 et 4 milliards d’euros selon les estimations rapportées par Le Parisien, ne constitue qu’une fraction des économies visées. Son impact économique réel est discutable, car elle repose sur l’hypothèse contestée d’un gain de productivité mécanique.
Crédits d’impôts, aides aux entreprises, TVA : le coup de rabot fiscal
L’exécutif évoque par ailleurs la réduction de dispositifs fiscaux jugés peu efficaces. Dans le viseur : les niches fiscales accordées aux entreprises, en particulier le Crédit d’impôt recherche (CIR) et le CICE transformé. Si leur suppression intégrale n’est pas à l’ordre du jour, un recentrage ou un plafonnement pourrait être acté.
Par ailleurs, une hausse ciblée de la TVA n’est pas exclue. Le ministère de l’Économie envisage une « TVA sociale », qui pèserait moins sur le travail et plus sur la consommation. Néanmoins, le gouvernement n’écarte pas non plus une révision des taux réduits sur certains biens ou services.
Par ailleurs, une hausse ciblée de la TVA n’est pas exclue. Le ministère de l’Économie envisage une « TVA sociale », qui pèserait moins sur le travail et plus sur la consommation. Néanmoins, le gouvernement n’écarte pas non plus une révision des taux réduits sur certains biens ou services.
Fonction publique : le spectre du gel, des départs non remplacés et des réorganisations
La fonction publique n’échappe pas à la lame budgétaire. Le gel du point d’indice, déjà évoqué en juin 2025, pourrait être prolongé. Plus encore, le gouvernement réfléchit à ne pas remplacer un départ à la retraite sur deux, dans certaines administrations jugées « peu efficientes ».
Interrogée par Libération, une source proche de Matignon évoque la possibilité d’une « réduction organique des effectifs sans plan social, par optimisation des départs naturels ». En d’autres termes : une attrition masquée, sans licenciements directs, mais avec une baisse des capacités de service public.
Interrogée par Libération, une source proche de Matignon évoque la possibilité d’une « réduction organique des effectifs sans plan social, par optimisation des départs naturels ». En d’autres termes : une attrition masquée, sans licenciements directs, mais avec une baisse des capacités de service public.
Pensions, retraites et prestations sociales : les lignes rouges sont-elles déjà franchies ?
C’est un tabou que l’exécutif tente de briser en douceur. Les retraités les plus aisés pourraient être appelés à une contribution supplémentaire. D'après Le Point, le gouvernement planche sur un gel temporaire de la revalorisation des pensions supérieures à 3.500 euros mensuels.
En parallèle, la réforme de certaines allocations est sur la table. Notamment, les aides personnalisées au logement (APL) pourraient être recalculées selon de nouveaux critères. Aucune décision n’est arrêtée, mais les pistes étudiées pourraient représenter entre 5 et 7 milliards d’euros d’économie cumulée.
En parallèle, la réforme de certaines allocations est sur la table. Notamment, les aides personnalisées au logement (APL) pourraient être recalculées selon de nouveaux critères. Aucune décision n’est arrêtée, mais les pistes étudiées pourraient représenter entre 5 et 7 milliards d’euros d’économie cumulée.
Les collectivités locales et la « grande décentralisation budgétaire »
François Bayrou a également appelé à une « responsabilisation accrue » des collectivités territoriales. Comprendre : une baisse des dotations de l’État. L’idée serait de conditionner certaines subventions à des engagements de bonne gestion, voire à des mutualisations d’équipements entre communes.
« Nous devons cesser de multiplier les doublons et les dépenses redondantes », a-t-il martelé lors de son discours du 15 juillet à l’Hôtel de Matignon. Ce transfert de pression vers les échelons locaux pourrait s’avérer explosif à l’approche des élections municipales de 2026.
« Nous devons cesser de multiplier les doublons et les dépenses redondantes », a-t-il martelé lors de son discours du 15 juillet à l’Hôtel de Matignon. Ce transfert de pression vers les échelons locaux pourrait s’avérer explosif à l’approche des élections municipales de 2026.