Carnets de l'Economie

Arrêts de travail : l’exécutif envisage davantage de jours de carence




Anton Kunin
03/04/2024

Face à la nécessité d'optimiser les dépenses, l'État français considère un allongement du délai de carence pour les arrêts maladie dans le secteur privé, révèle La Tribune Dimanche. Cette mesure, visant à augmenter le nombre de jours non indemnisés de 3 à potentiellement 5 ou 8, entend réduire la pression financière sur l'Assurance maladie.


Les contrats de prévoyance risquent de coûter plus cher

L’Assurance maladie a besoin de faire des économies, et l’État entend bien l’y aider. Selon les informations de La Tribune Dimanche, l’exécutif envisagerait de créer un voire plusieurs jours de carence supplémentaires afin de moins indemniser les arrêts de travail. En effet, les arrêts maladie ont coûté 16 milliards d'euros à la Sécurité sociale en 2022, soit 5 milliards de plus qu'en 2010.

La mise en place de jours de carence supplémentaires soulagerait certes l'Assurance maladie, mais transférerait le fardeau financier vers les contrats de prévoyance des salariés, impactant directement les entreprises. Les assureurs, qui financent les contrats de prévoyance au niveau individuel ou sectoriel, pourraient voir leurs dépenses augmenter significativement, dépassant éventuellement le milliard d'euros. Et donc augmenter d’autant leurs primes.

Faire baisser le nombre d’accidents du travail

Pour contrer l'augmentation des arrêts maladie, le gouvernement mise également sur la prévention des accidents du travail. Avec un taux alarmant de deux décès par jour en moyenne, la situation nécessite une intervention urgente, comme l'a affirmé le Premier ministre, Gabriel Attal, lors d'une apparition sur TF1. L'année 2021 a enregistré 640.000 accidents du travail, dont 39.000 graves et 696 mortels, des statistiques préoccupantes qui poussent à l'action.

Une autre stratégie envisagée est le renforcement du corps médical en milieu professionnel. Le nombre de médecins du travail a légèrement diminué, passant de 4.908 en 2015 à 4.650 en 2020. Cette baisse est accompagnée d'une diminution des consultations préventives, avec seulement 95.000 salariés bénéficiant de ces services en 2021, un chiffre qui met en lumière la nécessité de réinvestir dans la santé au travail pour prévenir efficacement les arrêts maladie.