Carnets de l'Economie

Alstom : 58 % des Français favorables à l'intervention de l'Etat




02/05/2014

Près de six Français sur dix approuvent l'intervention de l'Etat dans le dossier Alstom, "alors qu'il ne s'agit pas d'une entreprise publique" selon un sondage réalisé par OpinionWay pour Tilder, en partenariat avec LCI.


Le résultat peut paraître surprenant dans un pays qui conspue régulièrement le "trop d'Etat", mais lorsque 18 000 emplois (le nombre d'employés d'Alstom en France) sont en jeu, l'Etat rassure, l'Etat protége. Dans un sondage réalisé par OpinionWay cette semaine, 58 % des personnes interrogées trouvent normale l'intervention de l'Etat dans le dossier Alstom, contre 40 % qui ne la trouvent pas normale, et seulement 2 % de sans opinion. Si une majorité nette se dégage, il est intéressant cependant de noter qu'une minorité forte s'oppose à l'intervention de l'Etat : le nombre de sans opinion est extrêmement faible, les résultats sont tranchés.


Tilder et OpinionWay ont également interrogé les Français sur les nationalités des repreneurs / partenaires potentiels de l'activité énergie d'Alstom. Et là, sans grande surprise, une majorité, 58 % également, se dégage pour la solution européenne. Cependant, 35 % des personnes interrogées estiment que la solution américaine ou européenne se vaut ("cela n'a pas d'importance pour vous" interrogeait le sondage) quand seules 6 % des personnes interrogées sont favorables à l'offre de rachat de General Electric.

Pour Fréderic Latrobe, associé chez Tilder, "le patriotisme économique est encore un argument de poids et d’autre part, que l’image d’un Etat stratège est celle attendue par les Français dans les grandes batailles industrielles de l’économie mondialisée. Néanmoins, cette majorité n’est pas écrasante : si « l’Etat a forcément son mot à dire » comme l’a déclaré François Hollande, les Français ne se reconnaissent pas pour autant dans le principe d’une économie administrée et d’un interventionnisme à tous crins. De quoi tempérer le ministre de l’Economie qui lâche ses coups, mais qui rappelait aussi, au temps de PSA, qu’il était un interventionniste « pondéré et modéré".