Carnets de l'Economie

Secteur de l’hygiène : l’entente sur les prix coûte cher




Aurélien Delacroix
30/10/2016

La Cour d’appel de Paris a confirmé la condamnation prise par l’Autorité de la concurrence il y a deux ans envers une dizaine de fabricants de produits d’hygiène et d’entretien. Ils devront bel et bien s’acquitter de près d’un milliard d’euros.


Cette amende sanctionne une entente qui a duré trois ans, de 2003 à 2006, durant laquelle ces sociétés ont coordonné leur politique commerciale auprès de la grande distribution, et se sont concertées sur des hausses de prix au détriment du consommateur. L’autorité de la concurrence écrivait à l’époque que cette entente avait causé « un dommage à l'économie, compte tenu notamment de leur ampleur nationale, des caractéristiques des marchés en cause, comptant un petit nombre d'acteurs offrant des produits parfois "incontournables" et des effets qu'elles ont engendrés in fine sur les consommateurs ».

Suite à cette première condamnation, ces entreprises ont protesté de manière véhémente, à l’instar de L’Oréal qui a estimé que le montant de l’amende — 951,1 millions d’euros — était « totalement disproportionnée », ou encore « injustifiée » pour Unilever. Ces protestations n’ont servi à rien : la Cour d’appel de Paris a confirmé la décision de l’Autorité de la concurrence. Et légèrement abaissé le niveau de l’amende, passée à 948,9 millions d’euros.

Les montants individuels sont plus ou moins importants selon l’implication des groupes, mais c’est L’Oréal qui va devoir payer la plus forte part, soit 190 millions d’euros. C’est SC Johnson qui est à l’origine de toute cette affaire, suivis par Henkel et Colgate-Palmolive qui ont vu leurs amendes réduites. Mais c’est tout le secteur qui va souffrir de la mauvaise image donnée par ces entreprises. 


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