Carnets de l'Economie

SNCF : une grève pour réclamer des arriérés




Anton Kunin
14/04/2017

Une grève des contrôleurs et des conducteurs est en cours à la SNCF. Entamée le 14 avril 2017 à 20 heures, elle durera jusqu’au 18h avril 2017 à 8 heures.


La SNCF a « oublié » de verser des indemnités à ses salariés

La principale revendication des grévistes est le versement d’arriérés d’indemnités dues aux personnels roulants lorsque leurs horaires de travail sont modifiés à la dernière minute. Dans le cas où, du fait de circonstances accidentelles, un agent est rappelé pour assurer le service à une heure où il aurait dû normalement se reposer, ou au contraire, lorsqu’il termine son service plus tôt que prévu voire dans une autre ville, une indemnité de 11 euros doit lui être versée. Or, selon le syndicat CFDT Cheminots, la SNCF applique très sélectivement la réglementation afin de minimiser les versements.

Le litige n’est pas nouveau. La Cour de cassation avait même confirmé que la SNCF faisait une application erronée de sa propre réglementation en ne payant pas cette indemnité dans les conditions prévues. Selon le syndicat, « l’entreprise a décidé, de façon unilatérale, de voler littéralement les agents, en ne leur payant pas ce qu’elle leur doit ». Les syndicalistes s’interrogent sur le zèle avec lequel la SNCF traque la fraude commise par les voyageurs, alors même qu’elle en fait autant, selon eux, vis-à-vis de ses salariés.

Malgré la grève, la SNCF n'émet pas d'alertes pour annulation de trains

La SNCF a certes reconnu son tort et propose de verser indemnisation forfaitaire de 160 euros au titre du préjudice subi entre 2014 et 2017. Cette somme proposée ne satisfait pas la CFDT, qui revendique 700 euros minimum. Les syndicalistes dénoncent par la même occasion la fréquence des modifications des horaires, dus selon eux à une insuffisance des effectifs.

Pour sa part, le syndicat SUD Rail revendique l'arrêt de l'externalisation des missions des agents de l'équipement et de la maintenance. Le syndicat est également opposé à la politique d’augmentation de la polyvalence, visant à rendre les agents interchangeables et mutuellement remplaçables.

Aucune information sur les perturbations du trafic n’est rendue publique sur les sites de la SNCF. Néanmoins, sur Twitter, des usagers de TER font part de trains annulés pour motif de grève.