Reconversion des cadres : entre intention et démarche, il y a un fossé

Les cadres sont nombreux à avoir envie de reconversion, mais la réalité est plus compliquée que cela. D’après une nouvelle étude de l’Association Pour l'Emploi des Cadres (Apec), si 31% des cadres indiquent avoir un projet de reconversion pour changer de métier, seuls 8% d’entre eux affirment avoir véritablement entamé des démarches. Et pour cause : de l’avis de 56% des cadres, la reconversion est une démarche difficile. D’une part, ils se sentent incertains quant à la viabilité de leur projet en début de parcours (46%), d’autre part ils doutent de leur capacité à convaincre les différents interlocuteurs qu’ils auront à rencontrer (54%).

Ils sont néanmoins conscients des inconvénients que peut représenter une reconversion. Dans le cadre d’une reconversion, 42% des cadres sont prêts à accepter une rémunération plus faible (41%), des horaires de travail plus importants (41%), voire à renoncer à certains avantages comme le statut de cadre (50%). En outre, la peur de se tromper (34%), le sentiment de ne pas avoir les moyens financiers (28%) ou la peur d’avoir de moins bonnes perspectives de carrière (27%) constituent les autres principaux freins que doivent surmonter les candidats et candidates à la reconversion.

Cette étude bat en brèche l’idée selon laquelle les cadres changent totalement de vie lorsqu’ils réalisent une reconversion. D’après cette étude, seuls 15% des cadres ayant un projet de reconversion optent pour un métier totalement différent. En plus, dans plus de 6 cas sur 10, le choix s’oriente vers un poste proche de leur métier actuel.

L’Apec a identifié six grands « moteurs des projets de reconversion » : la reconnexion à une passion, la quête de sens, la nécessité de rebondir, l’envie d’un second souffle, le désir de promotion sociale et la recherche de meilleures conditions de travail ou de vie.