Carnets de l'Economie

Près de la moitié des salariés du privé au chômage partiel




Aurélien Delacroix
22/04/2020

Près de la moitié des salariés du secteur privé sont désormais au chômage partiel, a annoncé le ministère du Travail. Les inscriptions à Pôle Emploi font redouter une forte hausse du chômage.


9 millions de salariés du privé au chômage partiel

Le dispositif de chômage partiel mis en place par le gouvernement au début du confinement a pour objectif de maintenir les entreprises à flot afin qu'elles puissent redémarrer leur activité avec leurs salariés. L'État rembourse la plus grande partie des salaires, une mesure qui coûte extrêmement cher (le chiffre d'un milliard d'euros par jour a été avancé) mais qui est, aux yeux du gouvernement, absolument indispensable pour éviter une explosion du chômage. Selon les chiffres du ministère du Travail donnés ce jeudi 16 avril, 9 millions de salariés du secteur privé bénéficient du dispositif (les salariés de la fonction publique ne sont pas comptés).

Comme le souligne Muriel Pénicaud, cela représente près d'un salarié sur deux. Sachant que fin 2019, l'Insee avait comptabilisé 19,66 millions de salariés, il ne manque plus que 800.000 personnes pour atteindre le seuil des 50% de salariés au chômage partiel. Le déconfinement progressif débutera le 11 mai, avec le retour des salariés dans leurs entreprises. Il y a fort à parier que d'ici là, le nombre de bénéficiaires du chômage partiel aura augmenté.

Les inscriptions au chômage en progression

Cette mesure a donc été mise en place pour éviter un accroissement rapide du chômage. L'objectif va-t-il être rempli ? Impossible de le dire à l'heure actuelle, mais on sait que du 15 au 21 avril 2020, soit la première semaine du confinement, Pôle Emploi a enregistré 117.673 inscriptions supplémentaires. Malgré le chômage partiel, il est donc à craindre une hausse significative des chiffres du chômage.

L'exécutif avait fixé l'objectif de 7% de chômage d'ici la fin du quinquennat, fin 2022 : il est probable qu'il ne soit pas atteint. « Nous étions sur une excellente tendance puisqu'il y a deux mois on annonçait que le chômage était à 8,1%, le plus faible taux depuis 11 ans ; on est loin de cette situation », a expliqué la ministre du Travail. Quant aux offres d'emploi, elles sont logiquement en forte chute avec un recul de 70% en mars 2020, par rapport à l'année précédente.